Les élections de mi-mandat ont souvent produit un vote-sanction contre le parti au pouvoir, en l'occurrence les républicains, qui contrôlent la Maison Blanche et les deux chambres du Congrès.
Après un an de présidence, ce sont les prochains défis sur la route du milliardaire républicain qui passionnent déjà les cercles politiques de Washington.
"Historiquement, on sait que ce sera une année démocrate", dit à l'AFP Larry Sabato, directeur du centre politique de l'université de Virginie. "La seule question est de savoir si la vague sera modeste, importante ou gigantesque".
Les sondages prédisent un retour démocrate à la Chambre des représentants, renouvelée totalement pour deux ans. Au Sénat, renouvelé par tiers pour six ans, un basculement semble hors de portée, car la bataille se déroulera cette fois dans des Etats plutôt républicains.
"Le redécoupage électoral partisan des circonscriptions est probablement la seule chose qui donne aux républicains un maigre espoir de conserver la Chambre", résume le politologue Allan Lichtman.
Les républicains comptent cueillir les fruits de leur baisse d'impôts, mais l'impopularité du président et les questions sur sa personnalité alimenteront également la campagne - sans compter l'épée de Damoclès de l'enquête du procureur spécial sur la Russie.
"Un combat au corps à corps" en prévision, dit le sénateur républicain John Thune.
Ce sera le premier test grandeur nature pour les démocrates, encouragés par des victoires locales récentes. Ils auraient ensuite deux ans pour préparer leur projet et bloquer celui du milliardaire, qui aura 74 ans en 2020.
"Si la Chambre devient démocrate, Trump ne pourra plus rien faire, car la base électorale démocrate refusera que leurs parlementaires votent la moindre chose voulue par lui", prédit Larry Sabato.
Mais, prévient-il, une défaite en 2018 ne signifie pas un échec à la présidentielle de 2020.
Bill Clinton et Barack Obama ont chacun subi des défaites cinglantes lors de leurs premières élections de mi-mandat, en 1994 et 2010; ils ont chacun été réélus deux ans après.
Trump contraint aux primaires
Le problème potentiel, pour Donald Trump, pourrait être de regagner les primaires que le parti républicain devra obligatoirement, selon ses statuts, organiser.
Plusieurs de ses prédécesseurs, Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama, consensuels dans leur camp, sont passés par des primaires de pure forme. Ils ont chacun fait deux mandats.
Mais il est pratiquement acquis que des républicains défieront Donald Trump, a fortiori si sa cote de popularité reste sous les 40%.
Les précédents existent.
Ronald Reagan s'était par exemple opposé au président républicain Gerald Ford en 1976, gagnant suffisamment de délégués aux primaires pour prolonger le suspense jusqu'au troisième jour de la convention d'investiture. Ted Kennedy, frère de JFK, avait affronté le président démocrate Jimmy Carter en 1980.
La leçon ? "Les challengers perdent toujours, mais quand un président fait face à un bon candidat qui récupère le quart ou le tiers des voix des délégués, historiquement il perd ensuite l'élection", dit Larry Sabato.
Qui défiera Trump ?
Aucun républicain n'a commis l'imprudence de se déclarer: ils attendent la seconde phase du mandat.
Un revenant probable est John Kasich, le gouverneur républicain modéré de l'Ohio, dernier adversaire de Donald Trump en 2016. Depuis, il cultive une image de pondération, désireux d'incarner un leadership apaisé après les divisions de l'ère actuelle.
Des républicains ouvertement hostiles à Donald Trump, comme le sénateur du Nebraska Ben Sasse ou celui de l'Arizona Jeff Flake, pourraient incarner le retour à un conservatisme traditionnel, loin du populisme du septuagénaire. Mais ils n'ont ni sa stature, ni sa notoriété.
Reste le scénario où Donald Trump, dont le comité de campagne lève déjà des fonds, renoncerait de lui-même. Ce serait une première depuis Lyndon Johnson en 1968. Des relais fiables du milliardaire, comme le sénateur Tom Cotton, pourraient alors reprendre le flambeau.
Des démocrates poussent aussi pour destituer le président mais, selon Larry Sabato, une telle procédure initiée par une Chambre démocrate n'aurait aucune chance d'aboutir au Sénat, et risquerait de produire l'effet inverse en "restaurant l'image de Trump"... comme lors du fiasco de la tentative républicaine contre Bill Clinton en 1998.
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