"Tout immigré qui frappe à notre porte est une occasion de rencontre avec Jésus-Christ, qui s'identifie à l'étranger de toute époque accueilli ou rejeté+", a déclaré le pape lors d'une messe solennelle célébrée dans la basilique Saint-Pierre de Rome.
"Il n'est pas facile d'entrer dans la culture des autres, de se mettre à la place de personnes si différentes de nous, de comprendre leurs pensées et leurs expériences", a dit le pape.
Pour Jorge Bergoglio, lui-même issu d'une famille d'émigrés italiens venus en Argentine, "nous renonçons souvent à rencontrer l'autre et nous élevons des barrières pour nous défendre".
"Les communautés locales ont parfois peur que les nouveaux arrivés perturbent l'ordre établi, +volent+ quelque chose de ce que l'on a construit péniblement", a-t-il dit.
"Les nouveaux arrivés aussi ont des peurs: ils craignent la confrontation, le jugement, la discrimination, l'échec. Ces peurs sont légitimes, elles se fondent sur des doutes parfaitement compréhensibles d'un point de vue humain", a-t-il ajouté.
Pour le pontife de 81 ans, "ce n'est pas un péché d'avoir des doutes et des craintes. Le péché, c'est de laisser ces peurs déterminer nos réponses, conditionner nos choix, compromettre le respect et la générosité, alimenter la haine et le refus. Le péché, c'est de renoncer à la rencontre avec l'autre".
Depuis le début de son pontificat en mars 2013, le pape a multiplié les prises de position fortes en faveur de l'accueil des réfugiés et des migrants.
Il s'était rendu quelques mois après son élection sur l'île italienne de Lampedusa, alors principale porte d'entrée des migrants.
En avril 2016, il était rentré d'une visite sur l'île grecque de Lesbos avec trois familles de réfugiés syriens musulmans à bord de son avion.
Le pape entamera lundi un voyage de huit jours sur son continent natal, en se rendant d'abord au Pérou, puis au Chili. Ce sera son 22e voyage à l'étranger.
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