Traditionnelles en janvier, la grogne sociale et la contestation ont été particulièrement marquées cette année. Outre une série de manifestations pacifiques, des violences nocturnes ont eu lieu la semaine passée dans plusieurs villes du pays.
Les manifestants réclament de revoir le budget d'austérité 2018 voté en décembre, ainsi qu'une lutte plus efficace contre la corruption, notamment.
Des heurts ont éclaté lundi dernier et se sont étendus après la mort d'un homme durant des échauffourées avec la police à Tebourba, à l'ouest de Tunis. Selon le ministère de l'Intérieur, quelque 803 personnes soupçonnées d'être impliquées dans des actes de violence, de vol et de pillage ont été arrêtées.
Dans ce contexte tendu, un dispositif sécuritaire très important a été déployé dimanche pour l'anniversaire de la révolution sur l'avenue Habib Bourguiba, haut lieu du soulèvement qui provoqua la chute en 2011 de Zine el Abidine Ben Ali après 23 ans de règne sans partage.
Des barricades ont été installées pour bloquer des accès à l'avenue, a constaté une journaliste de l'AFP.
La puissante centrale syndicale UGTT a appelé à défiler en centre-ville, tout comme le parti islamiste Ennahdha, membre de la coalition gouvernementale.
Le Front populaire, parti de gauche accusé par le Premier ministre Youssef Chahed d'être responsable des troubles des derniers jours, a également appelé à manifester à Tunis.
Le président Béji Caïd Essebsi a décidé de marquer l'évènement en se rendant au même moment dans le quartier populaire d'Ettadhamen, en banlieue de Tunis, où des heurts violents nocturnes ont opposé des jeunes contestataires aux forces de sécurité ces derniers jours. Il doit y inaugurer une maison de jeunes.
La grogne est alimentée par un chômage persistant, et des hausses d'impôts grignotant un pouvoir d'achat déjà éprouvé par l'inflation (plus de 6% fin 2017).
La révolution, point de départ du Printemps arabe, avait démarré par l'immolation par le feu le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid, une ville de l'arrière pays déshérité, du vendeur ambulant Mohamed Bouazizi, excédé par la pauvreté et les humiliations policières.
Un mouvement de protestation contre le chômage et la vie chère avait suivi, marqué par des émeutes sanglantes. Sous la pression populaire, le président Ben Ali avait pris la fuite pour l'Arabie saoudite le 14 janvier 2011. Ce soulèvement a fait 338 morts.
Si la Tunisie est parvenue jusque-là à faire avancer sa transition démocratique, elle reste engluée dans la morosité économique et sociale.
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