Il est désormais dans l'attente en attendant d'une audience d'extradition, a-t-on appris de source proche du dossier.
Interpellé dimanche dernier, Alexandre Djouhri, personnage-clé de cette enquête menée à Paris, avait obtenu sa libération sous caution devant le tribunal londonien de Westminster.
Après cinq nuits de détention, il a été libéré vendredi en fin d'après-midi après avoir payé la somme d'un million de livres (1,13 million d'euros), qui lui était réclamée contre sa remise en liberté effective, selon cette source.
Il devra rester à Londres en attendant la tenue d'une audience le 17 avril consacrée à la demande d'extradition déposée par les autorités françaises, a-t-on ajouté de même source.
L'homme d'affaires, familier des réseaux de la droite française et des affaires politico-judiciaires, avait été arrêté dimanche à l'aéroport d'Heathrow en vertu d'un mandat d'arrêt européen pour "blanchiment d'argent", "détournements de fonds publics" et "corruption" délivré par la justice française.
A l'issue d'une audience lundi devant le tribunal londonien de Westminster, il avait été placé en détention provisoire.
Résident suisse, Alexandre Djouhri, 58 ans, fait figure de personnage-clé de l'enquête ouverte à Paris depuis 2013 pour vérifier les accusations lancées deux ans plus tôt par l'ancien président libyen Mouammar Kadhafi et son fils Seif el-Islam, selon lesquelles Nicolas Sarkozy avait bénéficié de leurs fonds pour financer sa campagne électorale de 2007. L'ancien président a toujours rejeté ces accusations.
Jusqu'alors, l'homme d'affaires s'est soustrait aux demandes de la justice et n'a ainsi pas répondu à la convocation des enquêteurs français en septembre 2016.
A cette époque, les juges d'instruction disposaient d'une série de témoignages et d'éléments troublants accréditant l'hypothèse d'un financement libyen.
Parmi eux, la vente suspecte en 2009 d'une villa située à Mougins (Alpes-Maritimes), pour environ 10 millions d'euros, à un fonds libyen géré par Bachir Saleh, l'ancien grand argentier du régime de Kadhafi, évincé du pouvoir et tué en 2011. L'enquête avait été entendue à de possibles détournements de fonds commis à la faveur de cette vente, en lien avec l'affaire.
Les juges soupçonnent Alexandre Djouhri d'être le véritable propriétaire et vendeur de ce bien et de s'être entendu avec Bachir Saleh pour fixer un prix d'achat "très surévalué", selon les éléments de l'enquête rapportés à l'AFP.
Selon le site Mediapart, "plusieurs documents saisis" au domicile genevois d'Alexandre Djouhri "confirment son rôle dans le paiement d'une commission à l'ancien ministre de l'Intérieur", Claude Guéant, mis en examen dans le dossier pour "blanchiment de fraude fiscale".
Les magistrats s'interrogent sur le virement de 500.000 euros perçu par Claude Guéant, alors ex-secrétaire général de l'Élysée, en mars 2008, en provenance d'une société d'un avocat malaisien. Il a toujours expliqué qu'il s'agissait du fruit de la vente de deux tableaux.
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