Le mouvement "Fech Nestannew" ("Qu'est-ce qu'on attend"), qui a lancé en début d'année la contestation contre la hausse des prix, a appelé à une nouvelle mobilisation vendredi à la mi-journée dans le centre de Tunis.
Dans un communiqué publié vendredi, l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International a demandé aux forces de sécurité de "ne pas employer une force excessive" et de "cesser de recourir à des manœuvres d'intimidation contre les manifestants pacifiques".
Pour cette organisation, "les autorités tunisiennes doivent garantir la sécurité des manifestants non violents et veiller à ce que les forces de sécurité ne recourent à la force que lorsque cela est absolument nécessaire et proportionné" dans le but de protéger les droits d'autrui.
Plusieurs militants de gauche ont été arrêtés ces derniers jours, et le gouvernement accuse les manifestants d'être manipulés par l'opposition.
Quelques dizaines de membres du Front Populaire, un parti de gauche, manifestaient vendredi matin devant le tribunal de Gafsa (sud), a indiqué un correspondant de l'AFP, après l'arrestation la veille de deux responsables locaux du parti et d'un responsable syndical accusés d'incitation aux troubles.
Selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur Khlifa Chibani, aucun acte de violence, de vol ou de pillage n'a été enregistré dans la nuit de jeudi à vendredi, après trois nuits consécutives de troubles. Il a affirmé sur la radio privée Mosaïque FM que les heurts entre jeunes et policiers avaient été "limités" et "sans gravité".
Il a pourtant ajouté que 151 personnes impliquées dans des actes de violence ont été arrêtées jeudi, portant le total des arrestations à 778 depuis lundi.
Selon un correspondant de l'AFP à Siliana, une ville du nord-ouest, des dizaines de jeunes ont jeté des pierres durant environ trois heures dans la nuit de jeudi à vendredi sur des agents des forces de sécurité qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogènes.
La situation est en revanche restée calme à Kasserine, Thala et à Sidi Bouzid, dans le centre défavorisé du pays, ainsi qu'à Tebourba, ville à 30 km à l'ouest de la capitale, marquée par de nombreuses manifestations et heurts ces derniers jours, ont rapporté des correspondants de l'AFP et de médias locaux. Un protestataire est mort à Tebourba lors des heurts dans la nuit de lundi.
La banlieue de Tunis est aussi restée calme dans la nuit de jeudi à vendredi.
Les troubles alimentés par une grogne sociale persistante ont éclaté lundi, à l'approche du septième anniversaire de la chute du dictateur Zine el Abidine Ben Ali le 14 janvier 2011, chassé du pouvoir par une révolution réclamant notamment "travail", "dignité" et la fin de la corruption.
Le mois de janvier est traditionnellement marqué par une mobilisation sociale en Tunisie depuis la révolution de 2011. Le contexte est particulièrement tendu cette année à l'approche des premières élections municipales de l'après-révolution, plusieurs fois reportées et prévues en mai.
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