"On attend de ce projet qu'il permette d'accompagner le développement économique et démographique -unique en France- du Grand Ouest sur les 50 prochaines années", résume Frédéric Duval, délégué général du Medef Bretagne.
Ce projet "est bien plus qu'un aéroport, c'est une vitrine dynamisante pour nos régions", fait valoir Vincent Bédouin, président du groupe Lacroix, basé à Saint-Herblain près de Nantes. "Je suis convaincu que l'avenir du Grand Ouest est de se connecter à l'Europe et à l'international".
"Comment vivra votre génération dans dix ans, dans vingt ans... Travaillerez-vous tous à Paris, devrez-vous aller chercher votre avion pour votre travail ou vos loisirs à Paris, à Beauvais?". C'est en ces termes que Roland Beaumanoir, président du groupe malouin éponyme, a interpellé ses quelque 800 salariés de l'ouest de la France (6.700 dans le monde), les invitant à s'engager en faveur du projet d'aéroport.
- Aller-retour -
"Pour qu'un client européen vienne sur notre site, il faut qu'il puisse faire l'aller-retour dans la journée", fait valoir Hugues de Boisredon, PDG d'Armor (cartouches d'impression) basée à Nantes, qui emploie 800 personnes dans la région et exporte 80% de sa production.
"Notre-Dame-des-Landes permettra une réelle massification de la demande et induira en conséquence une offre adaptée à cette demande" qui se traduira par une multiplication des liaisons au plan européen, pronostique Frédéric Duval.
Pour Gérard Lahellec, vice-président en charge des Transports au conseil régional de Bretagne, le projet de nouvel aéroport va de pair avec la ligne LGV Paris-Rennes, inaugurée en juillet dernier et financée pour un tiers par les collectivités bretonnes, dont 900 millions pour le conseil régional.
"Les deux projets sont concomitants (...) en vue de développer l'accessibilité du Grand ouest", affirme celui qui est également vice-président aux Finances du "syndicat mixte aéroportuaire (SMA) du Grand Ouest", prévu sur le site de Notre-Dames-des-Landes.
Dans ce contexte, la région Bretagne s'est engagée à contribuer à hauteur de 30 millions d'euros pour NDDL et ses accès, dont environ 7 millions déjà versés.
Vendée vent debout
Mais si les uns y voient un intérêt économique, d'autres grincent des dents comme une partie des patrons vendéens hostiles au projet, plus éloigné de leurs terres car situé au nord de Nantes quand Nantes Atlantique, au sud de la métropole, leur est plus facilement accessible.
Le fondateur du parc du Puy du Fou, Philippe de Villiers, considère même que les Vendéens "renonceront à aller à Notre-Dame-des-Landes et prendront le train pour aller à Roissy" plutôt que de traverser la Loire.
Pour l'homme politique, favorable à la modernisation de Nantes-Atlantique (cinq millions de passagers), la construction du nouvel aéroport mettrait en danger le développement du Puy-du-Fou, deuxième parc d'attraction français avec 2,2 millions de visiteurs en 2016, derrière Disneyland Paris.
Certains craignent aussi que le nouvel équipement ne vienne entraver le développement d'autres aéroports de la région, comme l'a évoqué Christophe Castaner à propos de Saint-Jacques-de-la-Lande, près de Rennes, distant d'environ 80 kms de Notre-Dame-des-Landes.
Mais Gérard Lahellec n'y croit pas: "Je ne suis pas inquiet pour l'aéroport de Rennes" (640.000 passagers en 2016), dit celui qui a élaboré le contrat de concession confié à Vinci, comme l'actuel et le possible futur équipement de Nantes.
A Brest, premier aéroport de Bretagne avec plus d'un million de passagers en 2016, aucune inquiétude, quelle que soit la décision. "Avec ou sans, ça n'aura pas d'incidence pour Brest", situé à plus de trois heures de route de Nantes, considère Mériadec Le Mouillour, directeur général de la CCI de Bretagne Ouest, gestionnaire de Brest-Guipavas.
Dans tous les cas, Nantes-Atlantique -actuellement le troisième aéroport fréquenté par les Bretons après Brest et Roissy- ne sera pas démantelé. Il continuera à être utilisé par les avions d'Airbus dont les ateliers sont situés sur la même commune de Bouguenais.
"Une chose est sûre: si c'est pour réaménager Nantes-Atlantique, je ne vois pas pourquoi la Bretagne s'en mêlerait", conclut, un brin dépité, Gérard Lahellec.
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