Les autorités ont d'abord présenté Ahmad Alhaw, 26 ans, comme psychologiquement fragile avant d'opter pour un acte se voulant une "contribution au Djihad mondial". L'accusé risque la prison à perpétuité.
L'enquête n'a toutefois révélé aucun lien avec l'organisation Etat islamique (EI) et plutôt accrédité la piste d'un "loup solitaire". Du coup, l'homme ne sera pas poursuivi pour acte de "terrorisme" mais pour meurtre et tentative de meurtre.
Cependant, il ne fait aucun doute pour l'accusation que son acte était motivé par "l'islamisme radical".
"L'accusé a cherché à atteindre des victimes au hasard qui, selon lui, perpétuent les injustices à l'encontre des Musulmans", souligne le parquet.
"Il était important pour lui de tuer le plus possible de Chrétiens allemands. Il voulait que son action soit comprise comme une contribution au Djihad mondial", a-t-il ajouté.
Son procès devrait durer au moins jusqu'à début mars.
Failles
Fin juillet, M. Alhaw était entré en pleine journée dans un supermarché de Hambourg, s'emparant dans un rayon d'un couteau de cuisine doté d'une lame de 20 cm, et avait mortellement poignardé un client de 50 ans.
Il avait par la suite pris la fuite et blessé dans la rue six autres personnes avec son couteau en criant "Allah Akbar", avant d'être maîtrisé à l'issue d'une course poursuite par des badauds.
Son cas place de nouveau l'administration allemande et les services de renseignement dans une position inconfortable.
Car ce Palestinien, né aux Emirats arabes unis, arrivé en mars 2015 en Allemagne depuis la Norvège, avait été débouté de sa demande d'asile fin 2016 mais n'avait pu être reconduit à la frontière faute de papiers en règle.
Il avait même été considéré avant son passage à l'acte comme "un cas suspect" suite à "des éléments montrant une radicalisation" religieuse.
Son attaque au couteau s'est produite sept mois après l'attentat au camion-bélier sur un marché de Noël berlinois, qui avait fait 12 morts et révélé d'importantes failles des services de renseignements.
Cet attentat avait été commis par un demandeur d'asile tunisien, Anis Amri, qui était dans une situation juridique similaire et considéré de longue date comme potentiellement dangereux par la police.
De nombreux attentats ou tentatives ont été commis par des demandeurs d'asile, valant des critiques à la chancelière Angela Merkel, accusée par ses détracteurs d'avoir fait peser un risque à son pays en ouvrant la porte à des centaines de milliers de réfugiés en 2015 et 2016.
L'extrême droite allemande Alternative pour l'Allemagne en particulier a profité de ces inquiétudes dans l'opinion en faisant son entrée à la chambre nationale des députés en septembre.
La question migratoire continue à dominer le débat politique. Elle est au centre des tractations entre conservateurs et sociaux-démocrates pour tenter de former un nouveau gouvernement.
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