Le scrutin s'annonce difficile pour le vétéran de la gauche de 73 ans qui brigue un second quinquennat. Parmi les huit autres candidats en lice, son principal rival est l'ancien chef de l'Académie des Sciences, Jiri Drahos.
"Bien sûr que je suis nerveux", a admis M. Zeman, dans un entretien paru jeudi à la une du quotidien pragois Dnes.
Les sociétés tchèques de paris cotaient jeudi M. Zeman de 1,5 à 1,67 et M. Drahos de 2,75 à 2,95, un plus petit chiffre correspondant à une plus haute probabilité d'être élu.
Toutefois, selon un sondage réalisé début janvier, l'ex-patron de l'Académie des Sciences, 68 ans et en pleine forme, pourrait l'emporter au second tour, prévu les 26 et 27 janvier, avec 48,5% contre 44% au président sortant.
'Caractère national'
"Je dois être prêt à ce que ma position soit très difficile au second tour", a constaté M. Zeman, avant de se plaindre du "caractère national tchèque", qui fait que "ceux qui perdent s'unissent pour faire tomber du podium celui qui les devance trop".
M. Zeman, qui a refusé de participer aux débats électoraux, bénéficie du soutien des milieux ruraux et des travailleurs manuels. Dans un pays majoritairement hostile à l'immigration, il trouve un écho favorable quand il qualifie la crise migratoire d'"invasion organisée", et décrit les musulmans comme "impossibles à intégrer".
Centriste libéral, M. Drahos, est lui le candidat préféré des intellectuels et des habitants des grandes villes. Résolument pro-européen, il pense que Prague doit "jouer un rôle plus actif dans l'UE".
Lors d'un débat télévisé diffusé jeudi soir, il a attaqué M. Zeman sur sa politique intérieure.
Un chef de l'Etat devrait "apporter plus de culture à la scène politique", a-t-il dit, dans une allusion aux manières brusques du président sortant.
"Pourquoi la chambre basse est-elle tellement plongée dans les disputes ? C'est la faute au président Zeman", a poursuivi M. Drahos, avant de lui reprocher de soutenir le gouvernement minoritaire de son allié populiste Andrej Babis et de vouloir "le laisser gouverner tant qu'il veut", bien qu'il soit formellement démissionnaire.
En effet, le scrutin présidentiel se tient parallèlement à la formation laborieuse d'un nouveau gouvernement issu des législatives d'octobre 2017.
Soutien du Premier ministre
A la mi-décembre, M. Zeman a nommé un cabinet minoritaire dirigé par le milliardaire populiste Andrej Babis, qui selon toute vraisemblance n'obtiendra pas la confiance du Parlement.
M. Babis, dont le mouvement centriste ANO détient 78 des 200 sièges au sein de la chambre basse, a apporté jeudi son soutien à M. Zeman.
"C'est une déclaration d'Andrej Babis, non celle du mouvement. Ce n'est pas un appel à nos électeurs. Si je dis que je voterai Milos Zeman, ce ne sera pas une surprise", a-t-il affirmé jeudi à la TV publique.
La Constitution permet au président de faire une deuxième tentative de désignation du chef du gouvernement et M. Zeman, dont le mandat n'expire que début mars, a déjà annoncé qu'il allait encore choisir M. Babis, malgré des soupçons de fraude aux dotations européennes qui pèsent sur lui.
Il a admis que la formation du gouvernement pourrait prendre "des mois", laissant en place l'actuel cabinet minoritaire.
L'homme d'affaires et auteur de chansons à succès Michal Horacek, l'ex-Premier ministre de droite Mirek Topolanek, l'ancien ambassadeur en France Pavel Fischer, le médecin et activiste civique Marek Hilser figurent aussi parmi les rivaux de M. Zeman.
Tout comme Vratislav Kulhanek, ancien patron du constructeur automobile Skoda, Jiri Hynek, directeur de l'Association de l'industrie de défense et de sécurité, et Petr Hannig, compositeur et chanteur.
Les bureaux de vote ouvrent à 13H00 GMT vendredi pour fermer à 21H00 GMT. Samedi, ils fonctionneront entre 07H00 et 13H00 GMT. Les premiers résultats significatifs devraient être connus quelques heures après la clôture du scrutin.
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