"C'est une affaire qui surprend par sa longueur", confie François Gosselin, le procureur de la République du Havre (Seine-Maritime). Un jeune de 19 ans s'est fait séquestrer et torturer chez lui dans le centre-ville de Bolbec (rue de la République) pendant un mois, du 27 novembre au 28 décembre 2017. Neuf jeunes (des majeurs et des mineurs) se sont relayés chez la victime pour ne jamais le laisser seul. C'est un des agresseurs certainement pris de remords qui a finalement aidé la jeune victime à s'enfuir. L'agressé n'a pas été hospitalisé. Il est considéré comme fragile psychologiquement. Il faisait déjà l'objet d'un suivi.
Huit jeunes devant la justice dont six mineurs
Dans cette affaire, treize personnes au total ont été arrêtées mais seulement neuf ont été placées en garde à vue, mardi 9 janvier 2018. Après 48h de garde à vue, huit d'entre elles ont été présentées devant un juge d'instruction au Havre, le jeudi 11 janvier 2018. Parmi ces huit prévenus, il y a six mineurs (dont trois ont déjà été condamnés à des mesures éducatives par un tribunal pour enfants), un demi-mineur (il était mineur au début de la séquestration) et un jeune majeur. Sur ces huit jeunes présentés, la justice demande six placements en détention.
Actes de torture et de barbarie
Les faits reprochés sont passibles de la cour d'Assises. Le procureur de la république du Havre parle de nombreuses violences justifiant les actes de tortures et de barbarie. Le mobile n'est pas clair. Même si la victime a été volée (essentiellement de sa hifi), il s'agit "certainement d'un phénomène d'entraînement mutuel", estime François Gosselin. La justice devra trancher cette question. En tout cas, les agresseurs et l'agressé se connaissaient tous à des degrés divers, dans le cadre de leur scolarité.
Des vidéos sur Snapchat
Sur les huit agresseurs présumés, tous n'ont pas participé à tous les actes de violence. Le juge d'instruction en charge de l'affaire devra déterminer les responsabilités exactes de chacun. Pour cela, il pourra s'aider d'une vidéo tournée lors de la séquestration. Des snapchat ont également été échangés. La justice va tenter de récupérer les données mais cela prendra du temps. Certains agresseurs ont exprimé des regrets lors des gardes à vue.
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