C'était la dernière spéciale du Dakar-2018 dans le piégeux désert d'Ica avant de monter en altitude. Mais pour le nonuple champion du monde des rallyes WRC et son copilote monégasque Daniel Elena, c'est déjà le terminus, à dix jours de l'arrivée à Cordoba en Argentine.
Alors qu'ils ouvraient la piste entre San Juan de Marcona et Arequipa (267 km de portion chronométrée), après leur victoire la veille, leur Peugeot 3008 DKR Maxi s'est ensablée deux fois dès les premiers kilomètres. La deuxième fois, ils ont dû attendre l'assistance d'un camion pour s'en sortir.
"Le sable était hyper mou. On s'est tanké une première fois, on est reparti. Dans une autre zone, on est arrivé sur une crête où une autre voiture était bloquée. On suivait Nasser (Al-Attiyah, le pilote Toyota), qui est passé, donc on y est allé aussi, mais je n'ai pas vu que derrière la crête il y avait un trou. Et bam, on est tombé net dans le trou!", a déclaré Loeb.
'Il hurlait'
Si la voiture fonctionnait encore, c'est l'état de santé d'Elena, qui souffrirait au coccyx, qui les a forcés à dire stop à l'issue de la première partie de la spéciale, au km 53. "Je roulais au ralenti, à 30 km/h, et il hurlait dans la voiture", a décrit l'Alsacien.
Sébastien Loeb n'avait jamais caché que le sable n'était pas son terrain de prédilection. Les cinq jours dans le désert péruvien auront donc eu raison de son ambition, alors que se profilaient, à partir de jeudi, des étapes de piste qui lui convenaient bien.
L'arrêt est brutal, car Loeb et Elena restaient sur un beau succès mardi autour de San Juan de Marcona dans les mêmes dunes. Mais en partant en premier mercredi, ils n'ont pas su naviguer correctement sans s'aider des traces des véhicules partis avant eux.
Le duo connaissait également une progression constante sur le Dakar: 9e en 2016, 2e l'année passée, les deux pilotes devaient briller lors de cette édition, leur dernière, à eux et à Peugeot. Ils étaient encore 2e du classement général au départ.
Cet abandon doit faire les affaires de Stéphane Peterhansel (Peugeot), double tenant du titre et recordman de victoires dans la compétition (13). Après Cyril Despres et Nasser Al-Attiyah mardi, c'est un troisième concurrent qui lâche ainsi la roue du pilote franc-comtois, plus que jamais en tête du général. Les dunes n'ont pas fait que des malheureux.
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