C'est une "bande de sauvages" qui se laisse facilement apprivoiser. Depuis un peu plus de cinq ans, l'association qui organise glanage, atelier de cuisine et repas en tout genre s'est faite sa place à Caen (Calvados) en se réinventant sous de nouvelles formes. Après avoir quitté son "Café sauvage", QG qu'elle occupait depuis trois ans dans le centre-ville et qui est donc devenu itinérant, elle se lance dans de nouvelles aventures.
La nourriture comme langage universel
Sa dernière invention, un restaurant participatif, vient d'être officiellement lancée mardi 9 janvier 2018 dans le quartier de la Grâce-de-Dieu. Après un café, un resto donc, et la nourriture toujours au centre. "On cherche toujours à utiliser l'alimentation comme quelque chose de convivial, de funky, sourit Matthieu Filoche, l'un des membres de l'équipe. L'idée c'est de partager autour des recettes du monde, des recettes de sa grand-mère…"
Un langage universel qui fait la force de l'association et lui offre des ressources inattendues. "Le producteur de fromage nous a fait une cloison, et c'est celui qui nous fournit la bière qui nous a aidés pour l'électricité", présente Matthieu. Entre les ateliers couture qui ont permis de confectionner nappes et rideaux, la collaboration avec l'atelier Art itinérant de la Guérinière qui les a aidés à faire des chaises ou encore les ados du quartier qui ont décoré les fenêtres, environs 200 personnes ont apporté leur petite touche à l'ouverture "Sauvages sur un plateau".
Un restaurant participatif
Le principe ? Chaque midi, des bénévoles, encadrés par des membres de l'association, feront le service et même la cuisine. Dans les assiettes, un maximum de produits locaux achetés directement aux producteurs, un peu de glanage et de récup grâce au réseau que développe l'association avec le Crépan, le plus de bio possible et une bonne inspiration végétarienne. Les menus sont ensuite vendus à "prix choisi" (6, 9 ou 12 €). Le prix coûtant de chaque produit est aussi indiqué, "pour montrer le vrai prix des choses : la matière première pour le producteur, le salaire, le loyer…"
Une démarche responsable qui se retrouve dans le fonctionnement restaurant. Si "Sauvages sur un plateau" a reçu un coup de pouce financier de près de 60 000 € par différents partenaires (Région, ville de Caen…) pour se lancer, notamment pour aménager la cuisine, c'est une première pour l'association. Et l'idée est bien "de devenir rapidement autonome financièrement, avec 2019 comme objectif".
Vie de quartier
Le tout en collant le plus possible à la vie du quartier. Depuis plusieurs semaines, un "salon de thé" est déjà lancé, ainsi que des projections et petits ateliers organisés mêlant habitués du Café Sauvage et habitants de la Grâce de Dieu. "Le but est aussi d'élargir l'expérience à un plus large public, de créer un endroit où tout le monde peut venir même en dehors de l'association." Ces nombreux ingrédients, réunis dans un savant mélange pimenté d'une bonne dose de motivation, ont donc fait la recette du succès de Bande de Sauvages qui concocte d'ores et déjà de nouveaux produits maison.
En plus des ateliers, débats, concerts ou grainothèque, l'association travaille notamment sur un atelier d'écriture - de recettes bien sûr, mais aussi de souvenirs - avec les détenus de la maison d'arrêt, ou encore sur des ateliers cuisine avec les migrants. Elle retape aussi un bateau pour, pourquoi pas, organiser des balades nature sur l'Orne. Et filer tout droit, sûrement, vers d'autres défis.
Pratique. Sauvages sur un plateau, 4 place du commerce à Caen. Ouvert tous les midi du
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