Quelques heures avant la décision du juge, le sort des jeunes bénéficiaires de ce programme, connus sous le nom de "Dreamers" (Rêveurs), était abordé lors d'une réunion à la Maison Blanche avec des élus des chambres et des deux partis.
Le juge William Alsup de San Francisco (Californie) a ordonné au gouvernement de remettre en application intégralement ce programme appelé Daca (Deferred Action for Childhood Arrival), sur l'ensemble du territoire américain en attendant un jugement final ou une nouvelle décision.
Dans sa décision de 49 pages, le juge estime fondée sur "une base juridique défectueuse" l'opinion du ministère de la Justice selon laquelle le programme était illégal.
Sauf si sa décision était cassée par un tribunal supérieur, le juge estime que le programme doit être remis en oeuvre en attendant un jugement final. Les bénéficiaires du Daca peuvent donc à nouveau déposer leurs demandes et le gouvernement devra faire savoir avec "des avis publics acceptables" que le programme revient en application.
Le juge était saisi notamment par la présidente de l'Université de Californie Janet Napolitano, ex-secrétaire à la Sécurité intérieure à l'époque de l'adoption du programme, sous la présidence du prédécesseur de M. Trump, le démocrate Barack Obama.
En septembre, le président américain avait abrogé ce programme, créé en 2012 et qui a permis à 690.000 jeunes entrés illégalement aux Etats-Unis alors qu'ils étaient enfants de travailler et d'étudier en toute légalité en les protégeant de l'expulsion.
Mais il avait retardé l'application de sa décision jusqu'en mars pour donner au Congrès le temps de trouver une "solution permanente" pour cette population.
'Une loi d'amour'
Mardi durant la réunion à la Maison Blanche à laquelle --fait inhabituel-- les journalistes ont pu assister pendant près d'une heure, M. Trump a appelé les élus à trouver un compromis sur la régularisation des Dreamers et l'immigration.
Il s'est également dit ouvert à une réforme plus vaste de la législation sur l'immigration, qui concernerait quelque 11 millions d'autres immigrés vivant dans la clandestinité, à condition que les démocrates acceptent un renforcement de la sécurité aux frontières, y compris la construction controversée d'un mur à la frontière avec le Mexique.
"Cela devrait être une loi d'amour", a-t-il lancé à propos du compromis en négociation sur les Dreamers. "Mais cela doit aussi être une loi qui nous permette de sécuriser notre frontière", a-t-il ajouté en appelant les législateurs à "mettre le pays avant le parti" pour parvenir rapidement à une solution.
"Nous avons besoin d'un mur", a martelé M. Trump, réclamant de nouveau la fin de ce qu'il appelle "l'immigration en chaîne" (rapprochement familial) et la suppression de la loterie annuelle de cartes vertes.
"J'aimerais ajouter le mot +mérite+ à toute loi qui serait présentée. Je peux vous dire que c'est ce que veulent les Américains", a-t-il lancé.
Durant sa campagne en 2016 pour l'élection présidentielle, M. Trump insistait surtout sur la sécurité aux frontières et la lutte contre l'immigration et nombre de ses partisans rejetaient toute perspective de légalisation pour les millions de clandestins.
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