C'est dans cette commune de la Côte-d'Azur que le personnage central de l'une des plus mystérieuses énigmes criminelles des dernières décennies a été aperçu pour la dernière fois, en avril 2011. Le 14 de ce mois, la caméra d'un distributeur de billets de la commune avait capturé son image au moment où il faisait un retrait d'argent et le 15, il avait quitté à pied un hôtel Formule Un avec, sur le dos, un étui pouvant contenir une carabine.
Six jours plus tard, les corps de sa femme et de ses quatre enfants étaient découverts, enterrés sous la terrasse de leur maison à Nantes.
Depuis, des centaines de signalements à travers le monde sont parvenus aux enquêteurs, dont les milliers de procès-verbaux rédigés n'ont pas permis de dire si "XDDL" était mort ou vivant, s'il avait pu organiser sa fuite ou s'était suicidé.
Mardi, c'est dans un lieu dont les pensionnaires ont fait vœu de silence et solitude, le monastère du Saint-Désert, que les policiers ont jeté leurs filets. Un bâtiment entouré d'un jardin clôturé, où les frères Carmes établis en 1948 sont en temps normal les seuls admis, en dehors des permanents.
En dehors des ermitages, le carmel accueille aussi dans une hôtellerie les prêtres, religieux et séminaristes désirant effectuer une retraite individuelle en silence d'au moins cinq jours.
Plusieurs vérifications dans le Var
Des fidèles du monastère avaient signalé y avoir vu aux offices, fin 2017, un moine qui ressemblait à Xavier Dupont de Ligonnès, a précisé une source proche de l'enquête à l'AFP. Pour ne rien laisser au hasard, des policiers spécialisés de la PJ de Nantes, assistés de leurs collègues de Toulon, y ont été dépêchés au matin.
Mais l'opération s'est achevée quelques heures plus tard, sans mettre la main sur le père de famille, âgé de 50 ans à l'époque de sa disparition.
Agnès Dupont de Ligonnès, 48 ans, et ses quatre enfants, Arthur, 21 ans, Thomas, 18 ans, Anne, 16 ans, et Benoît, 13 ans avaient disparu depuis trois semaines lorsque leurs corps ont été découverts. Ils ont été tués à la 22 Long Rifle, vraisemblablement deux semaines plus tôt, entre le 3 et le 5 avril, d'au moins deux balles dans la tête.
Avec six jours de retard sur le père de famille, les enquêteurs avaient alors remonté le fil de son emploi du temps, sans percer l'énigme. Malgré un mandat d'arrêt international lancé contre lui, il n'a jamais été retrouvé.
Plusieurs opérations et campagnes de fouilles ont été menées dans le Var, département où la famille Dupont de Ligonnès avait habité dans les années 1990, notamment après des découvertes de cadavres non identifiés.
Une pincée de théorie du complot - née d'un courrier du père à neuf de ses proches, affirmant qu'il allait être exfiltré vers les États-Unis en raison de sa supposée vie d'agent double -, une famille en apparence tout à fait classique, une préparation qui semble méthodique et une certaine mise en scène de la disparition du père sont venus nourrir l'intérêt pour cette affaire.
Sur internet aussi, des dizaines d'"apprentis détectives" participent au jeu de piste, exhumant des correspondances numériques de "XDDL" et de sa femme, Agnès, postées sur divers forums.
bur-fbe-bbm-asl/mdm/phc
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