C'est en pleine ville, rue Georges d'Amboise à Rouen, qu'Argatti a installé son atelier il y a maintenant 10 ans. Figure emblématique de la création artistique rouennaise depuis de nombreuses années, Argatti est un artiste plasticien abstrait qui travaille autant la ronde-bosse que la peinture. Il s'est également investit pour ses pairs dans le cadre de la galerie Reg'arts confrontation puis Manufacture 45 rue des Bons Enfants pendant 5 ans en tant qu'organisateur d'exposition.
Ayant participé à une exposition collective à la mairie de Rouen en 2009, il est remarqué par le comité de jumelage Rouen Ningbo, une association qui privilégie les échanges culturels entre ces villes jumelées depuis 1990 - un jumelage dont le but était d'échanger savoir-faire et compétence. Il est alors sollicité pour envoyer quelques-unes de ces œuvres en Chine au Ningbo Museum of art en 2015. Elles seront exposées aux côtés d'œuvres d'une vingtaine d'artistes rouennais tels Albane Hupin, Jeanne Planson, Rodolphe Mabille ou encore Jean-Pierre Bourquin. Mais cet échange ne s'arrête pas là. Le musée, intéressée par sa démarche artistique et ses recherches formelles, lui propose une résidence d'artiste : c'est le début d'une expérience inoubliable !
Le voyage en chine
En septembre et octobre 2016, Argatti arrive en Chine. "C'était ma première visite en Chine et ce fut d'emblée un véritable choc, confie-t-il. J'ai été assailli par cette vie trépidante, fasciné par l'anarchie de la circulation, le flux incessant de la foule, les bruits assourdissants, l'immensité de cette ville. Je déambulais chaque jour 4h pour m'imprégner de l'atmosphère de cette ville. J'ai voulu retranscrire cette première impression sur mes toiles".
Installé dans un atelier au sein même du musée d'art de Ningbo, Argatti crée en un temps record 25 toiles et une quarantaine de dessins pour une série baptisée Scription. "Le musée m'a laissé une totale carte blanche. J'étais leur invité, ils m'ont fourni tout le matériel nécessaire ainsi que le logement et ils avaient pour seule exigence que je leur laisse trois de mes œuvres, des grands formats."
Au jour le jour, Argatti confie sur son blog ses impressions à ses proches, ses "Pérégrinations d'un Argatti en Chine". À la fin de la résidence, le musée de Ningbo monte une grande exposition pour présenter au public le travail d'Argatti. "C'était incroyable de voir en ville ces affiches monumentales qui annonçaient l'exposition Argatti", s'étonne encore l'artiste.
Ses trois œuvres font désormais partie de la collection permanente du Ningbo Museum of Art. "Aujourd'hui j'ai donc des œuvres dans des musées en Chine, en Bosnie-Herzégovine et au Musée de l'imprimerie de Nantes. Mais c'est finalement plus facile d'intégrer les institutions muséales à l'étranger qu'en France", s'amuse-t-il. Enfin, pour marquer à jamais le souvenir de cette expérience unique, l'artiste vient de publier avec la complicité de l'écrivain Claude Soloy un petit livre d'art et de fiction édité chez Area Paris baptisé Deux maîtres à Ningbo. "Librement inspiré d'une rencontre exceptionnelle avec un calligraphe chinois", précise l'artiste. Argatti conserve toujours des liens avec les personnes qui l'ont accueilli au musée de Ningbo et espère y retourner un jour !
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