Cette après-midi de débats, avant un spectacle en soirée, le tout sous le nom de "Toujours Charlie!", était organisée aux Folies Bergère par le Printemps républicain, le Comité Laïcité République et la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra).
Ces trois organisations défendent une conception offensive de la laïcité, contre les "communautarismes" religieux et ethniques. Ce positionnement leur vaut de nombreux opposants, notamment à gauche, où certains dénoncent un combat "islamophobe".
Dans le public avaient pris place, au premier rang, l'ancien Premier ministre Manuel Valls (apparenté LREM), la maire PS de Paris Anne Hidalgo, le rédacteur en chef de Charlie Hebdo Gérard Biard et sa directrice des ressources humaines Marika Bret.
D'autres personnalités ont annoncé leur venue, parmi lesquelles le président de l'Assemblée nationale François de Rugy (LREM), la ministre de la Culture Françoise Nyssen et la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (LR).
Emmanuel Macron se rendra pour sa part dimanche sur les lieux des attentats de janvier 2015.
Les organisateurs ont également invité les familles des victimes de l'attentat du 7 janvier 2015, dans lequel 12 personnes ont été tuées dans et aux abords des locaux parisiens de l'hebdomadaire satirique.
C'était le début d'une vague d'attaques jihadistes sans précédent en France, qui a fait 241 morts.
Le 11 janvier 2015, plus de quatre millions de personnes étaient descendues dans les rues des grandes villes du pays, suivant souvent le mot d'ordre "Je suis Charlie", en défense de la liberté d'expression.
Mais "depuis trois ans, l'unanimité de janvier 2015 s'est émoussée", a regretté samedi le président de la Licra, Mario Stasi. Au-delà de l'hommage aux victimes, "nous avons voulu que ce rassemblement soit un moment de mobilisation", a-t-il enchaîné, soulignant la nécessité de défendre "la liberté d'expression, la laïcité, la République une et indivisible".
"Nous sommes la majorité, chez nos concitoyens, à être toujours Charlie, je crois qu'il ne faut pas se laisser impressionner par ceux qui disent le contraire", a estimé Laurent Bouvet, cofondateur du Printemps républicain.
Cet "esprit" s'érode cependant: selon un sondage de l'institut Ifop pour Europe 1, 61% des Français se sentent encore "Charlie", dix points de moins qu'en janvier 2016.
Le slogan "Je suis Charlie" ne fait pas l'unanimité jusqu'au sein de ce journal. Son "individualisme publicitaire" s'est "dilué dans les diverses et inévitables traductions politiques dont il fut l'objet", a ainsi déploré dans Libération Philippe Lançon, gravement blessé dans l'attaque du 7 janvier 2015.
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