L'entreprise Quies, basée à Palaiseau (Essonne), emploie 48 salariés et fabrique chaque année 60 millions de boules Quies qu'elle exporte dans une vingtaine de pays, majoritairement européens.
"C'est le produit phare de la société", avec un tiers du chiffre d'affaires, reconnaît Ludovic Hardouin, directeur général depuis un an et demi.
Ce dispositif a été inventé en 1918 par un pharmacien, suite à la demande d'une cliente se plaignant de nuisances sonores.
Trois ans plus tard, il décide de créer avec le mari de celle-ci et un de ses amis, l'arrière-grand-père de l'actuel patron, une société pour commercialiser ce produit auquel fut donné le nom de "quies", ou "quiétude" en latin.
Depuis, la matière première a été améliorée mais "la recette reste la même", explique Olivier Denis Du Péage, président du directoire et descendant de l'un des cofondateurs.
Selon lui, la nature du bruit a évolué mais le besoin de silence reste identique: les voitures ont remplacé les claquements de sabots et, si les poubelles en fer de l'époque sont devenues moins bruyantes, les camions-poubelles ont pris le relais.
Automatiser et diversifier
Dans l'atelier, à peine sorties de leur chambre froide, les billes de cire sont entourées de coton par une machine, pour éviter qu'elle ne s'agglutinent une fois serrées dans leur boite.
Elles sont ensuite envoyées aux quatre coins de la pièce pour être conditionnées sous le regard de quelques opérateurs, équipés de mousse Quies même si le bruit est inférieur au seuil légal obligeant au port de protection auditive.
Pour s'assurer de la qualité et du confort, la malléabilité (ou point de goutte) est vérifiée "en permanence", ainsi que la viscosité et la pénétrabilité.
L'automatisation de l'usine va bien au-delà de ce que fait la concurrence, vante M. Denis Du Péage, qui a fait de la productivité de l'outil de production un atout essentiel de l'entreprise.
Lorsqu'il a intégré Quies, il y a 35 ans, la grande partie des opérations de conditionnement étaient alors réalisées manuellement.
"Nous jouions au ping-pong dans la pièce pendant la pause du midi", raconte-t-il en souriant. Aujourd'hui, les machines prennent toute la place et une nouvelle doit même faire son arrivée en 2018, avec la future extension de l'entreprise.
Avec le temps, Quies s'est diversifié. Notamment, il y a 20 ans avec les mousses en polyuréthane, souvent confondues avec les boules Quies historiques.
Au-delà de la protection auditive, qui représente environ 70% de son chiffre d'affaires (17 millions d'euros en 2016), Quies s'est étendu aux produits d'hygiène de l'oreille, de protection de la peau, aux anti-ronflements et aux produits dédiés au confort des yeux (entretien de lentilles et masque occultant).
"Nous restons dans l'ORL" (oto-rhino-laryngologie), explique M. Denis Du Péage, évoquant une future gamme "buccale".
Penser aux cent prochaines années
Selon Chloé Postel-Vinay, directrice marketing et nièce de l'actuel président du directoire, la publicité auprès du grand public est "dans l'ADN de la société" depuis l'origine.
Réédition de la boîte "collector" ornée d'un épervier, campagne publicitaire sur internet, édition d'un livre sur le silence, jeux-concours: Quies veut faire de cet anniversaire un temps fort de son développement.
"Nous mettons en place beaucoup de moyens pour communiquer", renchérit M. Hardouin qui a rejoint l'entreprise il y a un an et demi "pour penser aux cent prochaines années" et mettre en place un "contrôle de gestion plus sophistiqué". L'objectif: continuer à croître tout en gardant l'esprit familial de la PME.
Si M. Denis Du Péage reconnaît qu'être plus présent en France "va être difficile" du fait que Quies y réalise déjà 80% de ses ventes et détient 70% du marché de la protection auditive, M. Hardouin espère bien accentuer la présence de la société dans la vingtaine de pays où elle exporte.
Quant à conquérir de nouveaux marchés, il préfère rester prudent et y aller "pas à pas".
"Nous faisons les choses pour que cela dure", ajoute l'arrière-arrière-petite-fille de l'un des cofondateurs.
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