"Pour le moment, le départ du train est toujours prévu pour mercredi 14H20", a indiqué à l'AFP Yannick Rousselet, chargé des questions nucléaires de Greenpeace, mardi en fin de journée à Valognes.
Départ avancé ou retardé, les rumeurs les plus contradictoires circulaient mardi au sujet de ce 12e et dernier convoi de déchets nucléaires allemands, retraités par Areva, à destination de Gorleben.
Areva confirme seulement que 11 wagons de déchets allemands retraités à Beaumont-Hague (Manche) sont arrivés à Valognes.
En attendant, la manifestation antinucléaire organisée mardi soir à l'appel de Greenpeace, Sortir du nucléaire et Europe Ecologie les Verts (EELV) a rassemblé une centaine de personnes.
Parallèlement, 200 à 250 personnes selon la police, au moins 500 selon les organisateurs, avaient rejoint mardi soir le camp organisé dans un champ privé par un collectif baptisé "Valognes Stop Castor", à Yvetot-Bocage, à quelques kilomètres de Valognes. "Castors" est le sigle qui désigne les conteneurs de déchets nucléaires en anglais: Cask for Storage and Transportation of Radioactive Material.
Contrairement à Greenpeace et EELV, le collectif, dont les membres requièrent l'anonymat, appellent à bloquer le train. Il a fixé un rassemblement mercredi à 10H00 à Lieusaint, à 4,5 km de Valognes. "Il n'est pas question de partir dans un affrontement avec les forces de l'ordre. S'il y a des violences, elles viendront de la police", a déclaré lundi Gérard (nom d'emprunt), 40 ans, membre du collectif. "Il faut arrêter de croire qu'un arrêt du nucléaire sortira des élections. On l'a vu la semaine dernière, EELV s'est complètement étalé devant le PS et le lobby nucléaire. Il faut nuire aux intérêts du lobby nucléaire", a-t-il estimé.
En attendant, la préfecture a interdit toute manifestation mardi et mercredi à Valognes, ainsi que à 500 mètres de part et d'autre de la voie ferrée que doit emprunter le train dans la Manche, soit 70 km. Une mesure très exceptionnelle. Un important dispositif de sécurité s'est mis en place dans la discrétion lundi et mardi, alors que les militants arrivaient au compte-gouttes mais de façon régulière au camp. Un hélicoptère de gendarmerie survole Valognes et ses environs depuis lundi. La SNCF a annulé ses trains mercredi entre Cherbourg et Lison, situé à la frontière de la Manche et du Calvados.
Le chargement est issu, selon Areva, de combustibles qui ont produit l'équivalent de la consommation électrique de 25 millions d'Allemands pendant un an. Pour les antinucléaires, ce chargement, c'est "plusieurs fois la radioactivité émise lors de la catastrophe de Fukushima".
Selon le groupe nucléaire, ces déchets renferment certes la quasi-totalité de la radioactivité des combustibles irradiés, mais ces derniers sont vitrifiés et transportés, assure-t-il, dans une "forteresse roulante" et dans des emballages métalliques de 40 cm d'épaisseur.
En novembre 2010, pour le dernier convoi de ce type, sept militants avaient bloqué le train quelques heures à Caen et trois d'entre-eux avaient été blessés par les forces de l'ordre. En 2004, un militant qui s'était enchaîné aux rails en Meurthe-et-Moselle avait été tué par le train de déchets allemands auquel il voulait barrer le passage.
En Allemagne, une manifestation est prévue mercredi à Berlin. La police allemande table sur plusieurs dizaines de milliers de manifestants d'ici à l'arrivée du train, moins qu'en novembre 2010 où la mobilisation avait atteint des niveaux record. L'Allemagne a depuis décidé de sortir du nucléaire.
VALOGNES (Manche) (AFP) © 2011 AFP
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