"J'inviterai le 11 novembre à Paris près de 80 chefs d'Etat et de gouvernement des pays belligérants", a annoncé le chef de l'Etat lors de ses premiers voeux au corps diplomatique dans la salle des fêtes de l'Elysée.
Ce rendez-vous sera "l'occasion de réfléchir à l'organisation du monde" et de "bien souligner quelle est notre responsabilité collective, à nous qui devrions savoir mieux que tous nos prédécesseurs ce qui a conduit l'humanité au malheur dans le passé et ce qui pourrait cause sa perte à l'avenir", a-t-il ajouté devant quelque 150 ambassadeurs étrangers et responsables d'organisations internationales.
Traçant sa feuille de route diplomatique pour l'année à venir, il a martelé que la France jouerait "pleinement son rôle", avec l'ensemble de ses partenaires européens, pour faire avancer "la paix et la stabilité" au Moyen-Orient, au Sahel ou dans la péninsule coréenne.
Le président a averti que la crise syrienne ne pourrait être réglée par "quelques" puissances seulement, en l'occurrence la Russie, l'Iran et la Turquie.
"Gagner la paix"
"Nous devons sortir de postures morales qui parfois nous +impuissantent+, mais nous devons aussi sortir de concessions faites à certaines puissances, qui pensent qu'à quelques-uns, reconnaissant une partie d'une opposition désignée depuis l'extérieur, ils pourraient régler de manière stable et durable la situation en Syrie", a-t-il dit.
La Russie et l'Iran - alliés de poids du président Bachar al-Assad - et la Turquie, soutien de la rébellion, proposent de tenir "un congrès de dialogue national" syrien à Sotchi (Russie) les 29 et 30 janvier, qui pourrait concurrencer le processus de paix sous l'égide de l'ONU à Genève.
"La responsabilité des Nations unies, des puissances de la région, de l'Europe, des Etats-Unis, dans ce contexte, est grande et je compte pleinement m'y engager pour (...) réussir à construire la paix en Syrie", a poursuivi le chef de l'Etat. Celui-ci plaide depuis des mois pour la création d'un groupe de contact sur la Syrie incluant les membres permanents du Conseil de sécurité et les pays de la région.
Emmanuel Macron a par ailleurs insisté sur la nécessité de "gagner la paix" en Irak et en Syrie pour éviter toute résurgence jihadiste, une fois le groupe Etat islamique vaincu "militairement".
"Cela supposera une action diplomatique intense, d'abord en Irak pour permettre d'organiser au mois de mai prochain des élections libres et permettre d'ici-là au Premier ministre Haider al-Abadi de construire un Etat stable", a-t-il dit.
"Il est indispensable que, dans les prochains mois, il puisse y avoir une normalisation progressive de la situation en Irak, une démilitarisation des milices non reconnues (..) et une stabilité assurée par le gouvernement d'Irak, lequel doit être aidé dans cette entreprise par l'ensemble des puissances internationales", a-t-il insisté.
Le président français, semblant viser l'Iran, a par ailleurs déclaré qu'il faudrait être "vigilant" à ce qu'il n'y ait "aucune déstabilisation en Irak liée à des puissances extérieures.
Réformer l'Europe
La France entend par ailleurs "engager un dialogue" avec l'Iran afin "d'encadrer" son activité balistique et compléter l'accord nucléaire iranien - que le président américain Donald Trump menace de dénoncer - par un "accord cadre" sur son influence régionale, jugée trop expansive du Liban au Yemen, en passant par la Syrie et l'Irak.
"Nous continuerons à veiller à ce que les droits (liberté de conscience et de manifester) soient pleinement respectés" en Iran, a-t-il par ailleurs souligné après une série de manifestations contre le pouvoir.
Visant Donald Trump, qui a plaidé dans une rafale de tweets pour un changement de régime en Iran, Emmanuel Macron a insisté sur le fait que ce changement ne viendrait que du "peuple iranien lui-même" et "pas de l'extérieur".
Fort d'un sentiment favorable à son égard en Europe, Emmanuel Macron compte par ailleurs poursuivre son offensive pour réformer l'UE, conjointement avec l'Allemagne, dès qu'un gouvernement sera formé à Berlin.
"Si la France et l'Allemagne ne se mettent pas d'accord, ça n'avance pas", a-t-il dit, tout en soulignant que ce dialogue ne devait "exclure personne".
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