Un capitaine de police et une gardienne de la paix du commissariat de Chennevières-sur-Marne ont été roués de coups lors d'une intervention pour rétablir l'ordre en marge d'une soirée privée de réveillon organisée dans un hangar d'une zone industrielle de cette commune à l'est de Paris.
Le policier a eu le nez cassé et sa collègue, tabassée au sol par un groupe de personnes, souffre de contusions au visage. Ils se sont vus prescrire respectivement dix et sept jours d'Incapacité totale de travail (ITT).
Au lendemain de la diffusion de vidéos de l'attaque devenues virales sur internet, les enquêteurs cherchaient à identifier les auteurs. Deux personnes ont été placées en garde à vue en lien avec des dégradations de véhicules à l'extérieur, mais aucun responsable de l'agression.
"Comme il y a eu des vidéos sur les réseaux sociaux, on va travailler pour retrouver les agresseurs (...) Il faut le temps de l'enquête", a affirmé mardi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb sur Europe 1.
Ce soir-là, "un groupe essaie de rentrer dans cette soirée, force les portes et à ce moment-là, les policiers sont appelés. Ils essaient de séparer les deux groupes et le groupe agresseur se retourne contre les policiers. Deux sont séparés du reste de leurs collègues et sont frappés", a détaillé le ministre.
"Cette société de la violence ne saurait continuer à exister", s'est insurgé M. Collomb, appelant à briser "une mécanique infernale" dans certains quartiers populaires.
"J'étais à Champigny hier (lundi). Lorsque l'on voit ces grandes barres, on se dit qu'il y a un aspect totalement inhumain qui ne peut générer que de la violence. Ce sont des réformes de fonds qu'il faut mener, de politique de la ville", a-t-il poursuivi.
"Cet acte odieux (...) traduit une certaine forme de faillite morale de notre société", a, lui, déploré le maire de Chennevières-sur-Marne Jean-Pierre Barnaud, dans un communiqué.
Organisateurs débordés
L'attaque, suivie lundi après-midi d'une autre agression contre un policier, frappé alors qu'il voulait contrôler un scooter volé à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), a déclenché la condamnation unanime de la classe politique, mais aussi de vives critiques de la droite et l'extrême droite.
Après Marine Le Pen lundi, le porte-parole du Front national Sébastien Chenu a estimé que le gouvernement était en "incapacité totale de prendre la mesure du problème".
"Oui il y a des phénomènes de guerilla urbaine, oui il y a une délinquance endémique dans notre pays et rien n'est fait en face (…) ni pour protéger nos policiers ni pour leur donner les moyens d'accomplir leur mission", a-t-il dénoncé sur France Info, réitérant l'appel du parti à une présomption de légitime défense pour policiers et gendarmes.
Lundi soir, le président des Républicains, Laurent Wauquiez, avait exigé "des actes fermes" contre ces agressions. "Ce n'est pas d'une police de proximité que nous avons besoin, mais d'une politique de sécurité", a-t-il plaidé. Une "police sur-mesure", la police de sécurité du quotidien (PSQ), doit être expérimentée début février.
A Champigny, le hangar portait encore mardi les traces des violences. Un muret de briques devant l'entrée principale a été en partie détruit, le rideau métallique d'une entrée latérale défoncé et des plaques de placo réduites en miettes, a constaté une journaliste de l'AFP. Des enquêteurs inspectaient les lieux dans la matinée.
"On attendait 200 personnes mais il y a eu beaucoup de monde qui est arrivé", a raconté à l'AFP un proche du propriétaire des lieux, présent lors de la soirée. "On leur a dit qu'il n'y avait pas de place, qu'il fallait partir mais on ne pouvait pas les contrôler", a-t-il ajouté, précisant que seules quatre personnes étaient chargées de la sécurité.
Ce hangar, propriété d'un pasteur, accueille habituellement des cérémonies religieuses.
Selon le bilan lundi du ministère de l'Intérieur, huit policiers et trois militaires de l'opération Sentinelle ont été blessés lors de la Saint-Sylvestre. Quatre gendarmes ont également été blessés, a indiqué mardi la gendarmerie.
A LIRE AUSSI.
Indignation en France après le passage à tabac de deux policiers
Agression de policiers: "cette société de la violence ne saurait continuer à exister" (Collomb)
Au Cap, les ambulanciers travaillent dans la peur de l'agression
Policiers attaqués à Viry-Châtillon: 7 jeunes en examen pour "tentatives de meurtres"
Violences sexuelles: hausse des plaintes liée à la "libération de la parole"
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.