Le dirigeant nord-coréen s'est servi de son adresse à la nation du Nouvel An pour répéter que son pays était un Etat nucléaire à part entière, avertissant qu'il avait en permanence à sa portée le "bouton nucléaire".
Mais parallèlement, il a fait une ouverture en direction du Sud en expliquant que Pyongyang pourrait participer aux JO de d'hiver de Pyeongchang.
Le ministre sud-coréen de l'Unification Cho Myoung-Gyon a expliqué lors d'un point presse que Séoul "réitérait sa volonté d'organiser des discussions avec le Nord à tout moment, dans n'importe quel lieu et sous n'importe quelle forme".
"Nous espérons que le Sud et le Nord pourront s'asseoir face à face pour discuter de la participation de la Corée du Nord aux jeux de Pyeongchang de même que d'autres questions d'intérêt mutuel pour l'amélioration des relations intercoréennes", a-t-il ajouté.
Depuis la fin de la guerre de Corée (1950-53), les deux Etats rivaux sont séparés par la Zone démilitarisée (DMZ), l'une des frontières les plus fortement armées du monde. Les derniers pourparlers bilatéraux remontent à 2015.
Le président sud-coréen Moon Jae-In, qui a toujours été partisan du dialogue, a salué les propos de son homologue nord-coréen comme une occasion de relancer le dialogue.
Il a toutefois souligné que l'amélioration des relations bilatérales devait s'accompagner de mesures en vue de la dénucléarisation.
"Veuillez s'il vous plaît proposer rapidement des mesures pour reprendre les relations intercoréennes et concrétiser la participation de la délégation nord-coréenne", a-t-il dit à son conseil des ministres.
Il y a quelques mois, le président sud-coréen avait proposé de dialoguer via la Croix-Rouge et l'armée mais Pyongyang avait fait la sourde oreille.
'Occasion révolutionnaire'
Le Nord a semé l'inquiétude au sein de la communauté internationale en multipliant les tirs de missiles et en menant en septembre son sixième essai nucléaire, le plus puissant à ce jour.
Pyongyang soutient avoir besoin d'armes nucléaires pour se protéger de l'hostilité de Washington alors que M. Kim et le président américain Donald Trump échangent insultes et menaces. Pyongyang, qui cherche à mettre au point une tête nucléaire capable de frapper le territoire continental américain, a essuyé de multiples trains de sanctions de l'ONU. Mais le Nord ne montre aucun signe de vouloir revoir ses ambitions militaires.
Les commentaires de M. Kim sont la première indication de la volonté du Nord de participer aux jeux d'hiver, qui se tiennent du 9 au 25 février.
Il s'agit, a dit son homologue sud-coréen, d'une "réponse positive à notre proposition de faire en sorte que les jeux Olympiques de Pyeongchang soient une occasion révolutionnaire pour la paix".
Les principales épreuves de la compétition sportive se tiendront à tout juste 80 km de la zone frontalière entre les deux Corées. Ces derniers mois, les tensions croissantes sur la péninsule ont fait de l'ombre à l'événement sportif.
Dans son discours lundi, le numéro un nord-coréen a estimé que les jeux pourraient fournir l'occasion pour les représentants des deux pays de "se rencontrer dans un avenir proche".
Séoul comme les organisateurs aimeraient que le Nord participe à ce qu'ils présentent comme les "Olympiades de la paix".
Deux athlètes nord-coréens, le couple de patineurs Ryom Tae-Ok et Kim Ju-Sik, sont qualifiés pour Pyeongchang, mais le Comité olympique nord-coréen a raté la date-limite du 30 octobre pour confirmer leur participation auprès de l'Union internationale de patinage.
Ces sportifs pourraient néanmoins concourir à l'invitation du Comité international olympique.
La participation de Pyongyang aux compétitions sportives organisées au Sud a toujours été tributaire de la situation politique et militaire sur la péninsule. La Corée du Nord avait boycotté les jeux d'été de Séoul en 1988. Mais elle avait envoyé ses athlètes aux jeux asiatiques de 2014 à Incheon, près de Séoul.
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