Au terme d'un scrutin salué pour son déroulement pacifique, M. Weah, 51 ans, a recueilli 61,5% des suffrages, contre 38,5% à son adversaire, le vice-président Joseph Boakai, selon des résultats officiels quasi complets annoncés jeudi soir, deux jours après le vote.
Le président français Emmanuel Macron a été un des premiers dirigeants étrangers à réagir à la victoire de l'ancien joueur du club parisien du PSG qui doit succéder le 22 janvier à la présidente Ellen Johnson Sirleaf.
"Félicitations à George Weah pour sa brillante élection et à l'ensemble du peuple libérien pour le chemin parcouru vers la paix et la réconciliation. Congrats Mister George", a-t-il écrit vendredi dans un tweet.
A Monrovia, les rues ont été envahies de supporters enthousiastes à peine la victoire de George Weah connue. Des centaines de personnes massées aux abords de la Commission électorale nationale (NEC), dans le centre de la capitale, ont laissé éclater leur joie, scandant le nom de leur futur président et exultant comme après une victoire en Coupe du monde.
"On a attendu pendant 12 ans. Maintenant, le pouvoir va au peuple", a lâché la vice-présidente de la Ligue de la jeunesse de la Coalition pour le changement démocratique (CDC), la formation de M. Weah, Josephine Davies.
George Weah n'a pas tardé à se présenter comme "le président élu de la République du Liberia" sur son compte Twitter.
Et quand ils ont appris leur victoire, l'ex-athlète et sa vice-présidente, la sénatrice Jewel Howard-Taylor, ex-femme de l'ancien chef de guerre Charles Taylor, sont tombés dans les bras l'un de l'autre en fondant en larmes.
A la présidentielle de 2005, Weah avait été battu par Mme Sirleaf. Six ans en plus tard, il s'était présenté à la vice-présidence mais son ticket avait été devancé par celui associant la prix Nobel à Joseph Boakai.
L'attaquant star de Monaco, du PSG et du Milan AC dans les années 1990 doit prêter serment le 22 janvier, marquant ainsi la première transition démocratique depuis plus de 70 ans dans ce pays anglophone sorti en 2003 d'une longue et cruelle guerre civile.
Favori après être sorti vainqueur du premier tour du 10 octobre avec plus de 38% des voix, George Weah s'était montré sûr de lui avant et après le jour de l'élection. "Le peuple libérien a clairement fait son choix", avait tweeté le Ballon d'Or 1995 dès mercredi.
Joseph Boakai, 73 ans, avait, lui, voulu y croire jusqu'au bout. "On parle de Weah, mais ce sont uniquement ses comtés", déclarait-il encore peu avant l'annonce du résultat.
Mais la victoire de l'ancien footballer a été nette et la rue l'a saluée en mêlant gloire sportive et espoir politique.
Sur la grande avenue centrale de Monrovia, un écran géant a repassé les buts de légende de l'ancien attaquant de l'équipe du Liberia.
"Le Liberia est notre pays. Il n'y a rien de mieux que le Liberia. On a la paix, on ne veut pas la guerre", a lancé sur un rythme de slam Peter, un chauffeur de moto-taxi, casquette vissée sur la tête, en évoquant les 14 années de guerres civiles qui ont fait quelque 250.000 morts de 1989 à 2003.
"Jamais je n'ai été aussi heureuse de ma vie. On a été dans l'opposition pendant 12 ans. On va écrire l'Histoire, comme les enfants de l'Afrique du Sud l'ont fait, je suis tellement excitée", a renchéri Josephine Davies, du mouvement de jeunesse de la CDC.
Près de trois décennies après le début de la guerre civile, le Liberia s'apprête à vivre une transition en douceur.
La présidente Sirleaf a signé mardi un décret établissant une "équipe de transition" pour organiser un "transfert ordonné du pouvoir" dans un pays également marqué par l'épidémie d'Ebola.
Sénateur depuis 2014 de la province la plus peuplée du Liberia, George Weah avait choisi comme colistière Jewel Howard-Taylor, ex-femme de Charles Taylor. Mais tous deux affirment ne pas entretenir de lien avec l'ancien président.
A 69 ans, l'ancien chef de guerre puis président (1997-2003) condamné par la justice internationale à 50 ans de prison purge sa peine en Grande-Bretagne pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre perpétrés en Sierra Leone voisine.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, et le chef des observateurs d'Afrique de l'Ouest, l'ancien président du Ghana John Dramani Mahama, ont salué "la tenue pacifique" du second tour qui avait été reporté de sept semaines en raison de contestations des résultats du premier par plusieurs candidats.
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