Hiba Tawaji, chanteuse d’origine libanaise, a fait frissonner le public français avec ses prestations dans l’émission The Voice, en 2015. Depuis, elle continue à conquérir le cœur des foules en incarnant le rôle d’Esmeralda, dans la comédie musicale Notre Dame de Paris, créée par Luc Plamondon et Richard Cocciante.
Hiba Tawaji et Daniel Lavoie (Piste 1)
Hiba Tawaji et Daniel Lavoie (Piste 2)
Comment avez-vous été « recrutée » pour incarner Esmeralda ?
C’était le lendemain de ma participation à The Voice (les auditions à l’aveugle). La production avait vu l’émission et cherchait, à ce moment-là, une Esmeralda pour faire revivre le spectacle. Sur Internet, ils ont vu que j’avais déjà participé à plusieurs comédies musicales, quatre en tout, dans le monde arabe. C’était assez d’expérience pour tenir un rôle tel que celui d’Esmeralda. Bruno Berberes, le directeur de casting de The Voice, a attendu que je termine l’émission et est venu me voir pour m’en parler. C’est un rôle qui me faisait rêver quand j’étais toute jeune. Je l’avais vue plusieurs fois, pas en vrai, mais connaissais tout par cœur. J’ai passé l’audition devant l’équipe et ils m’ont annoncé dans la foulée que j’étais prise.
Comment étaient les comédies musicales dans lesquelles vous aviez jouées ?
Les comédies musicales libanaises sont des créations à thèmes, de petites opérettes. Ce sont comme des épopées, où tout est très grand. Parfois, des thèmes historiques y sont traités, et parfois plus actuels. J’ai par exemple joué le rôle de Dulcinée, dans une version de Don Quichotte. Toutes étaient montées par la même famille, la famille Rahbani, pionnière du genre dans le monde arabe. C’est aussi grâce Oussama Rahbani [l’un des producteurs et compositeurs les plus influents du monde arabe, N.D.L.R.], qui m’a prise sous son aile, que j’ai pu sortir mes trois albums.
Quelles sont les grandes différences entre les deux ?
Notre Dame de Paris est plus basé sur les chansons. Tout est chanté. C’est différent en ce sens-là. Faire un spectacle, ça veut dire tout donner, en cela les deux se ressemblent. Pour Notre Dame de Paris, le défi est d’économiser son énergie, alors que dans les comédies musicales que j’avais faites auparavant, il fallait plus se concentrer sur la comédie.
Comment avez-vous préparé le rôle d’Esmeralda ?
Il y a eu plusieurs étapes, pour préparer le rôle. D’abord, j’ai travaillé sur le chant, pendant deux semaines, avec Richard Cocciante. Nous avons tout vu, dans les moindres détails, autour d’un piano. Ensuite, nous sommes passés à la mise en scène : les déplacements, les interprétations, les caractères de chacun.
Esmeralda a un côté solaire.
Il fallait transmettre une énergie positive : Esmeralda a un côté solaire. Elle ne veut pas séduire les hommes, elle est très innocente, et tombe amoureuse, en quelque sorte, de la « mauvaise personne ». Elle véhicule aussi beaucoup de dynamisme. Il a fallu faire du sport, beaucoup de répétitions en bougeant, et en dansant. Pour finir, nous avons tout mélangé, et avons joué au Palais des Congrès.
Y a-t-il une chanson, un moment, que vous affectionnez particulièrement ?
Il y a une chanson que j’adore : « Les oiseaux qu’on met en cage », quand Quasimodo se retrouve emprisonné. J’aime aussi beaucoup le moment où je chante « Ave Maria ». Je suis toute seule sur scène, avec un spot pointé sur moi. C’est le moment le plus intime, cela crée un contraste avec le reste de la représentation que j’aime assez.
Y a-t-il une grande différence entre le public libanais et le public français ?
Le public français est très différent, comme sa culture est différente. Il y a, dans les deux cas, toujours de l’amour, et chacun l’exprime à sa manière. Quand on comprend les gens et qu’on arrive à s’adapter, à sentir les choses, on arrive aussi à les toucher.
Avez-vous des modèles particuliers, notamment dans la chanson française ?
Oui, beaucoup ! Je n’écoute pas un artiste en particulier, mais je dirais que des grands comme Dalida, Aznavour, Jacques Brel, Jean-Jacques Goldman, m’ont donné envie de faire ce métier.
Vous avez fait des formations en chant lyrique, et aussi en jazz. Quel sera votre prochain défi ?
Mon prochain défi ? Je ne sais pas [rires]. J’aime bien enrichir ma culture du chant, pour comprendre mieux les choses, élargir mes horizons. Le chant lyrique est un grand support technique. J’en ai fait pendant trois ans et c’est un outil hyper-stable. Quand au jazz, ça m’impressionne beaucoup ! Le chanteur, quand il en apprend toujours sur la musique, peut tout faire.
Propos recueillis par Amandine Vachez
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