Dimanche soir, 85% des Français célèbreront la fin d'année en groupe, entre amis ou en famille, selon une étude annuelle réalisée par les associations Prévention routière et Attitude Prévention. Ils ont aussi prévu de boire: près de neuf sur dix (88%) consommeront de l'alcool, et 62% anticipent qu'ils prendront trois verres ou plus.
Mais parmi la moitié des Français qui rentreront en voiture, seuls 41% ont pris des dispositions particulières. Taxi, covoiturage, transports en commun (gratuits toute la nuit dans beaucoup de villes), "capitaine de soirée"... Les solutions sont nombreuses.
"Moi, je laisserai le volant à ma femme, elle est plus raisonnable que moi", sourit Patrice Tessier, cadre de région parisienne qui réveillonnera chez des amis. "Je pense que je rentrerai en Uber", explique Nicolas, ingénieur dans la capitale: "Mais je connais des gens qui habitent un peu loin et qui viendront en voiture. On pourra essayer de les retenir s'ils ont trop bu mais ça ne marche pas toujours..."
"93% des conducteurs impliqués dans un accident avec de l'alcool sont des hommes", remarque Anne Lavaud, déléguée générale de l'association Prévention routière qui a lancé une campagne "#Bienrentrer, Mode d'emploi".
Et les "fausses bonnes idées" ont la vie dure: selon l'étude, 36% des gens évoquent toujours "des solutions peu fiables" comme limiter leur consommation d'alcool (une bonne résolution qui s'émousse souvent au fil de la soirée), boire du café, emprunter des petites routes...
"Beaucoup de Français disent aussi +je vais attendre pour prendre le volant+. Mais les gens ont souvent une mauvaise notion de leur propre alcoolémie et ne connaissent pas le temps d'évacuation de l'alcool. On élimine environ 0,1 g/l de sang en une heure", rappelle Anne Lavaud.
Dormir sur place
"Le meilleur conseil, c'est de dormir sur place", estime-t-elle.
Au coeur d'une campagne de la Sécurité routière "Quand on tient à quelqu'un, on le retient", cette solution s'impose peu à peu: 74% des Français interrogés dans l'étude Prévention routière/Attitude Prévention la retiennent (60% en 2016).
"En plus des gens qui savent qu'ils ne devraient pas conduire et le font, l'autre danger, c'est la politique de Ponce Pilate: on passe une soirée avec quelqu'un, on voit qu'il n'est pas en état de rentrer mais on le laisse partir et on s'en lave les mains", souligne le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe. "Le réveillon est une nuit à risques", insiste-t-il.
L'an dernier, 16 personnes ont perdu la vie cette nuit-là, soit près du double de la mortalité un autre jour de l'année.
En 2016, l'alcool était impliqué dans 29% des accidents mortels, soit 819 personnes tuées.
Avec des réflexes diminués et un champ de vision rétréci, une personne présentant une alcoolémie de 0,5 g/litre de sang -la limite légale- multiplie par trois le risque d'accident. Combiné aux stupéfiants, ce danger est multiplié par 14.
Ces appels à la prudence se font de plus en plus pressants ces dernières années avec une mortalité routière repartie à la hausse: la France a enregistré en 2016 sa troisième année consécutive de hausse (3.477 tués), une situation inédite depuis 1972.
L'année 2017 ne devrait pas voir une diminution, et le gouvernement prépare pour janvier un Conseil interministériel de sécurité routière où seront annoncées de nouvelles mesures pour tenter d'enrayer cette tendance.
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