Difficile d'imaginer aujourd'hui le passé de William Deligny. Âgé de 50 ans, ce moine hindouiste vous accueille dans sa tenue traditionnelle au sein du temple de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime) qu'il a ouvert en 2010. Pourtant, celui qui se fait désormais appeler Yati Swami, a passé sa jeunesse au milieu des gangs de skinhead en région parisienne, avec des journées marquées par la violence. Mais tout change au début des années 1990 : "il faut savoir que la haine se cultive et passé un moment, on passe un cap de violence et on sent le besoin de se restructurer", explique William Deligny. "La situation était devenue complètement destructrice et pleine de haine."
Une aide extérieure
"J'ai été tellement loin dans la violence que j'ai compris que je ne pourrais pas m'en sortir tout seul, c'était comme un monstre qui me hantait", poursuit le quinquagénaire. "Il y a un jour où on s'aperçoit qu'il reste quelque chose de bon au fond de soi et on se rend compte que ce n'est pas le bon chemin que l'on est en train de suivre." Cette prise de conscience est très progressive et nécessite, pour William Deligny, une aide extérieure. Elle ne viendra pas de sa famille avec qui il était en conflit, il se tourne ainsi vers la religion et plus particulièrement l'hindouisme qu'il découvre lors d'un voyage en Inde et qui lui correspond. "Au tout début, lors de mes premiers séjours dans des temples, j'ai eu des remontées de colères, confie le moine, j'avais parfois des flashs où je me voyais frapper des personnes."
Cette transition entre son passé de skinhead et celle de religieux va prendre du temps, "cette ancienne vie s'adoucit doucement", raconte-t-il. William Deligny vient désormais en aide aux jeunes qui sont dans le même cas que lui pour les accompagner dans la sortie des milieux violents.
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