Ce drame a à nouveau endeuilli l'archipel majoritairement catholique pour les fêtes de Noël, alors que plus de 200 personnes ont par ailleurs été tuées par la tempête tropicale Tembin sur l'île médidionale de Mindanao, dont Davao est la principale agglomération.
"Les décès et les dégâts renforcent la nécessité de déterminer qui a fauté et qui doit être pénalement responsable", a déclaré lundi le secrétaire philippin à la Justice Vitaliano Aguirre, en annonçant une enquête sur l'incendie de Davao.
"En punissant les responsables, nous pouvons créer un exemple afin que ce genre de tragédie ne se répète pas", a-t-il ajouté dans un communiqué.
Le feu a pris samedi matin dans l'immeuble du NCCC Mall, dont le quatrième et dernier étage est occupé par un centre d'appels ouvert 24 heures sur 24 appartenant à la multinationale américaine SSI, une société d'étude de marchés.
Les pompiers, qui n'ont à ce stade récupéré qu'un seul corps qui n'a pas été identifié, se préparaient lundi à pénétrer dans le bâtiment dans l'espoir de retrouver les dépouilles des victimes.
Honeyfritz Alagano, une responsable des pompiers de Davao, avait indiqué que l'incendie pourrait avoir été provoqué par une étincelle au troisième étage, qui abritait des produits textile, des meubles en bois et des marchandises en plastique.
"Le centre commercial est un espace clos sans ventilation. Quand les pompiers ont tenté d'entrer, ils ont été repoussés par la fumée et les flammes", avait-elle dit.
Les gérants de ce bâtiment ont rejeté dimanche les affirmations des proches des victimes selon lesquels l'édifice manquait d'issues de secours, et que certaines étaient fermées à clé.
"Ces affirmations sont fausses. De fait, ceux qui se sont échappés ont emprunté les issues de secours", a déclaré par sms à l'AFP Thea Padua, responsable des relations publiques du centre commercial.
Certains proches ont également critiqué la lenteur des secours.
"Ils semblent tellement détendus", se lamentait Jolita Basalan, en attendant désespérément des nouvelles de son fils Jonas, 29 ans, qui travaillait dans le centre d'appels.
"On voit bien qu'ils n'ont pas d'enfant à l'intérieur."
Mais les autorités ont expliqué à l'AFP que les pompiers devaient inspecter l'état de la structure du bâtiment avant de s'aventurer à l'intérieur.
Les sinistres meurtriers ne sont pas rares aux Philippines, notamment dans les zones de bidonvilles où aucune réglementation anti-incendie n'est appliquée.
Le plus meurtrier des incendies est survenu en 1996 dans une boîte de nuit de Manille, faisant 162 morts.
Davao, située à environ 1.000 km de Manille, sur l'île de Mindanao, est la plus grande ville du sud des Philippines et compte 1,5 million d'habitants.
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