De Vladivostok (Extrême-Orient) à Rostov-sur-le-Don (sud-ouest), ainsi qu'à Moscou et à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), les partisans du charismatique avocat et blogueur anticorruption aux accents parfois nationalistes doivent se réunir à l'appel de M. Navalny pour en faire leur candidat.
En octobre, cet opposant numéro un au Kremlin a pourtant été déclaré inéligible jusqu'en 2028 par la Commission électorale en raison d'une condamnation de justice pour détournement de fonds, une affaire qu'il juge montée de toutes pièces.
"Je veux m'assurer de votre soutien!", a écrit samedi M. Navalny dans un message à ses partisans publié sur Twitter.
"Allons montrer aux autorités qu'il y a des gens réels qui souhaitent désigner leur candidat alors que les autorités, elles n'ont que des ressources administratives", a-t-il lancé, estimant qu'il sera alors "impossible de ne pas nous laisser participer au scrutin".
Alexeï Navalny, qui a de nombreuses fois été condamné par la justice et a connu courtes périodes de détention cette année pour des manifestations non autorisées, a multiplié ces derniers mois ses rencontres avec les électeurs.
Souhaitant briguer la présidence en tant que candidat auto-désigné, il a cependant besoin d'être soutenu par un groupe d'au moins 500 électeurs pour pouvoir demander à la Commission électorale centrale de l'inscrire sur la liste officielle des candidats, en vertu de la législation russe.
En appelant à des rassemblements censés réunir chacun 500 personnes dans 20 villes russes à la fois, il espère ainsi montrer l'ampleur du soutien dont il bénéficie en Russie et faire pression sur la Commission électorale pour que sa candidature soit enregistrée malgré son inéligibilité.
Une tente au bord de la Moskova
M. Navalny lui-même doit participer au principal rassemblement prévu à Moscou.
Il a assuré samedi qu'un représentant de la Commission électorale centrale assisterait à ce rassemblement, qui sera organisé dans une tente érigée sur les rives de la Moskova dans un parc de la capitale russe, faute des locaux plus appropriés. Il était extrêmement difficile de trouver des locaux à louer pour ce rassemblement à Moscou, selon lui.
Alexeï Navalny, 41 ans, a monté pendant des mois une campagne qui lui a permis de gagner une fidèle base de soutiens, souvent très jeunes, par le biais de vidéos virales exposant la corruption des élites.
Il a également organisé en mars et juin des manifestations d'une ampleur inédite depuis les protestations de 2011 et 2012, qui ont débouché sur des centaines d'arrestations.
Sa popularité reste cependant loin de celle de Vladimir Poutine, dont les activités sont approuvées par environ 80% des Russes, selon les derniers sondages.
Devenu président en 2000 dans un pays au pouvoir instable et à l'économie chancelante, M. Poutine, 65 ans, est loué par nombre de ses concitoyens pour avoir été l'homme d'une nouvelle prospérité, notamment grâce à la manne pétrolière, et du retour de la Russie sur la scène internationale.
Vladimir Poutine, qui se présente lui aussi en tant que candidat auto-désigné à l'élection de mars 2018, paraît quasiment assuré de remporter ce nouveau scrutin.
Samedi, dans un discours devant le parti au pouvoir Russie Unie, le maître du Kremlin a appelé à "traiter avec respect l'opposition responsable et capable d'agir", tout en précisant qu'"être responsable veut dire avoir un plan clair d'actions positives".
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