Un plan média prévu le jour de la mort de Johnny Hallyday, l'album de la star du rap Booba avancé et sortant finalement le même jour que le sien... Difficile d'imaginer pire "timing" pour lancer la "promo" de son nouvel opus "La tête dans les nuages" et de la mini-tournée qui s'achève ce samedi chez lui, au Dôme de Marseille.
Et pourtant, Jul (27 ans) jure que cela ne "l'impacte pas". Chiffres à l'appui: comme en 2016, il est l'artiste français le plus écouté sur les plateformes de streaming grâce une communauté de fans unie autour de l'expression "mercé" (pour "merci") et du fameux signe des doigts dessinant les trois lettres de son nom de scène.
"Franchement c'est un truc de fou! Ca va faire maintenant quatre ans que ça dure, qu'ils sont là derrière moi. C'est pour ça que d'ailleurs chaque année je fais des albums gratuits pour les remercier. Je fais tout pour eux", confie-t-il à l'AFP.
Et en la matière, il sait se montrer particulièrement généreux. Après "L'Ovni", sorti en décembre 2016 et vendu à 400.000 exemplaires, "Je ne me vois pas briller", sorti fin juin et certifié double disque de platine (plus de 200.000 exemplaires), et les deux opus gratuits, qui ont cumulé des millions de vues sur YouTube, "La tête dans les nuages" est son cinquième album produit en un an.
D'où vient cette productivité quasi industrielle ? "C'est depuis tout petit", souligne l'artiste qui rappe depuis l'âge de 12 ans. "Avec ma première paye, je me suis acheté mon micro, mon ordi, ma carte son. Dès que j'ai mis ça dans ma chambre, c'était bon!".
Le rêve du Vélodrome
Malgré le succès de la machine à tubes, avec en point d'orgue sa récompense aux Victoires de la musique dans la catégorie musiques urbaines, la tonalité de son dernier projet est au temps gris et maussade, à l'image des morceaux "Mauvaise journée" ou "Le Jaloux", même si les sons aux rythmes ensoleillés -- sa marque de fabrique -- restent toujours au rendez-vous.
Entre l'excès de vitesse sous l'emprise du cannabis en octobre et son message d'excuse après sa sortie de garde à vue sur Facebook, truffé de fautes d'orthographe, Julien Marie de son vrai nom est devenu pendant quelques jours la risée du web.
Au point de le blesser ? "Un peu oui... Pour l'excès de vitesse, j'assume, d'ailleurs je me suis excusé devant tout le monde. C'est plus les moqueries sur l'orthographe, parce que si je le voulais, je mettais le correcteur sur le téléphone et c'était fini", estime celui qui dit "revenir de loin" depuis l'arrêt de sa scolarité "trois mois" à peine après le début d'un BEP ventes.
"Quand je parle sur Facebook, je parle comme si je parlais avec mes +potos+. Je ne parle pas pas comme si je parlais à l'école. C'est juste pour leur montrer que c'est moi qui suis derrière. D'ailleurs quand c'est trop bien écrit, ils savent que ce n'est pas moi", ajoute-t-il.
S'il a rempli récemment Bercy et n'a mis que quatre jours à vendre tous les billets pour le Dôme samedi soir, c'est le souvenir du concert d'un autre rappeur, Soprano, au Vélodrome qui lui provoque le plus de frissons. "C'était magique, ça serait un rêve de le faire."
Avant d'éventuellement organiser un tel concert événement, faut-il s'attendre à une nouvelle année prolifique en 2018? "Je ne pense pas! Je vais créer un peu d'attente. On va un peu respirer".
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