Des diplomates ont confirmé en milieu d'après-midi que, comme envisagé un peu plus tôt, les quinze membres du Conseil de sécurité allaient se prononcer vendredi sur ce texte. Le vote est prévu pour 13H00 (18H00 GMT), ont-ils précisé.
Ce texte vise à interdire l'exportation vers la Corée du Nord de près de 90% des produits pétroliers raffinés et à ordonner le rapatriement dans leur pays de tous les Nord-Coréens travaillant à l'étranger dans les douze mois, selon le projet de résolution obtenu par l'AFP.
Des dizaines de milliers de Nord-Coréens ont en effet été envoyés en Russie et en Chine afin de récupérer des devises pour leur patrie d'origine, travaillant dans des "conditions proches de l'esclavage" selon l'ONU.
Des diplomates avaient indiqué mercredi que les Etats-Unis et la Chine discutaient de nouvelles sanctions contre Pyongyang après son dernier tir de missile intercontinental le 29 novembre.
Limiter les livraisons de pétrole
Ce nouveau texte s'appuie sur le socle de sanctions déjà approuvées par les Nations unies au fil des ans, en particulier celles ayant ciblé ces derniers mois l'approvisionnement en pétrole brut et raffiné acheminé surtout depuis la Chine.
Ce projet de résolution entend limiter les livraisons de brut à 4 millions de barils par an et exige que les pays souhaitant fournir la Corée du Nord en pétrole en demandent la permission auprès de l'ONU.
Par ailleurs, les importations nord-coréennes de produits pétroliers raffinés, y compris le diesel et le kérosène, seraient plafonnés à 500.000 barils l'an prochain. Les pays fournisseurs seraient tenus d'informer l'ONU de leurs différents convoyages.
Une extension de la liste des produits nord-coréens interdits d'exportation est également prévue avec l'ajout de produits alimentaires, d'équipements industriels et électriques, ainsi que de certaines matières premières (terre, roches dont magnésite et le magnésium, bois) et de navires.
Tous les pays seraient habilités à intercepter, inspecter, bloquer et saisir des bateaux soupçonnés de transporter des cargaisons illégales de ou vers la Corée du Nord, selon le projet de texte.
Autre liste allongée: 19 responsables nord-coréens --travaillant quasiment tous dans l'industrie bancaire-- seraient inscrits sur la liste onusienne des personnes sanctionnées. Et le ministre des Forces armées, chargé de la logistique, y figure aussi.
Navires sur liste noire
Sans liens avec ce nouveau train de sanctions, les Etats-Unis ont également demandé à placer sur la liste noire de l'ONU, dix navires ayant transporté vers la Corée du Nord des marchandises frappées par un embargo.
La Chine a soulevé des objections à cette mesure et demandé un délai supplémentaire pour l'examiner. Deux de ces navires battent pavillon de Hong-Kong et deux autres sont des pétroliers nord-coréens. La décision concernant ces dix navires a été renvoyée au 28 décembre.
Pour l'avant-dernier train de sanctions adopté le 5 août, Washington avait eu besoin d'un mois de négociations avec la Chine et la Russie. Pour le dernier, le 11 septembre, une semaine avait suffi.
Peu après le dernier tir de missile intercontinental nord-coréen, le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, avait appelé la communauté internationale à "prendre de nouvelles mesures" au-delà des sanctions déjà adoptées par le Conseil de sécurité de l'ONU, "y compris le droit d'interdire le trafic maritime transportant des biens vers et depuis la Corée du Nord".
Pyongyang a tiré le 29 novembre un missile balistique intercontinental (ICBM) qui a atteint, selon les Nord-Coréens, une altitude de 4.475 kilomètres avant de s'abîmer à 950 kilomètres à l'est du site de lancement.
Cet été, le Conseil de sécurité a adopté, sous l'impulsion des Etats-Unis, un septième et un huitième train de sanctions économiques sévères contre la Corée du Nord, les 5 août et 11 septembre, après des essais de missiles et un test nucléaire de la Corée du Nord.
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