Ce militaire "d'un grade peu élevé" a été repéré jeudi par les soldats sud-coréens utilisant des équipements de surveillance au moment où il franchissait dans un épais brouillard la DMZ dans sa partie centre-ouest et parvenait à atteindre un poste de garde, a précisé un porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense.
Aucun coup de feu n'a été tiré sur le moment, a-t-il dit. Mais les soldats sud-coréens ont effectué un peu plus tard une vingtaine de tirs de sommation avec une mitrailleuse légère K-3 pour dissuader des militaires nord-coréens qui s'approchaient de la frontière, vraisemblablement à la recherche du soldat passé au Sud.
Cette défection intervient un mois après celle, le 13 novembre, d'un autre militaire qui avait franchi la DMZ dans la "zone commune de sécurité" (JSA) à Panmunjom, seul secteur de la DMZ où les deux armées rivales se font face.
Des images dramatiques avaient été diffusées fin novembre, montrant ce militaire nord-coréen grièvement blessé en franchissant la frontière sous les balles des soldats du Nord avant d'être secouru par l'armée sud-coréenne.
Ces images de plusieurs caméras de vidéosurveillance montraient la jeep du défecteur roulant à vive allure sur une route totalement déserte menant depuis le côté Nord au village frontalier de Panmunjom, avant de s'immobiliser tout près de la ligne de démarcation.
Champs de mines
On y voyait le militaire sortant du véhicule et se lançant dans une course éperdue vers le Sud, poursuivi par plusieurs soldats nord-coréens qui lui tiraient dessus.
L'un d'eux franchissait même brièvement la frontière commune avant de se raviser, dans ce que le Commandement des Nations unies en Corée (UNC) avait décrit comme une violation de l'accord d'armistice de 1953.
Ce militaire, Oh Chong-Song, 24 ans, est depuis lors hospitalisé au Sud. Il a d'abord subi plusieurs opérations pour traiter ses blessures par balle à l'Hôpital de l'Université Ajou de Séoul, avant d'être transféré la semaine dernière dans un hôpital militaire, selon l'agence Yonhap.
Il s'est suffisamment rétabli pour pouvoir se remettre debout et même marcher avec une aide, ajoute l'agence. Il a aussi écrit une lettre de remerciements à l'équipe médicale qui s'est occupée de lui.
L'ex-militaire souhaite aujourd'hui devenir avocat, a relaté son chirurgien Lee Cook-Jong.
"Il a expliqué qu'au Nord, il ne pouvait pas étudier beaucoup à cause de son engagement militaire", a raconté M. Lee. "J'espère juste qu'il deviendra un bon citoyen, quel que soit le métier qu'il choisira."
En dehors de Panmunjom, la DMZ, d'une largeur de 4 km, est truffée de champs de mines et de barbelés, ce qui rend son franchissement particulièrement périlleux.
La défection de jeudi est la quatrième d'un militaire nord-coréen par la DMZ cette année.
Deux civils nord-coréens sont également passés au Sud cette semaine. Ils ont été retrouvés sur une embarcation de fortune sans moteur dérivant au large de la côte orientale de Corée du Sud, selon l'agence sud-coréenne Yonhap qui citait le ministère de l'Unification.
Repérés par un avion sud-coréen de surveillance, ils ont été récupérés par un bâtiment de la marine, selon Yonhap.
Depuis le début de l'année, 15 Nord-Coréens ont fait défection en passant directement au Sud, selon un décompte de l'état-major sud-coréen. C'est trois fois plus qu'en 2016.
Environ 30.000 personnes ont fui la Corée du Nord pour gagner le Sud depuis la fin de la Guerre (1950-1953), dont 1.418 en 2016, selon le ministère de l'Unification.
La quasi totalité rallient le Sud en franchissant d'abord la frontière avec la Chine, où ils risquent d'être renvoyés au Nord, puis en transitant généralement par un pays tiers.
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