"Près de 160.000 personnes ont subi des gestes déplacés (notamment des baisers forcés ou des caresses), plus de 110.000 ont subi des exhibitions et plus de 16.000 ont subi d'autres actes tels que des attouchements sexuels, des rapports sexuels ou tentatives de rapports sexuels non désirés", note l'ONDRP, en précisant que 44% d'entre elles ont été victimes de plusieurs atteintes.
Dans 85% des cas, les victimes sont des femmes et pour deux tiers d'entre elles le caractère sexuel de l'agression implique un contact physique avec l'auteur. Selon l'étude, les hommes sont "essentiellement exposés à des cas d'exhibition".
Ce phénomène "se manifeste essentiellement en Ile-de-France", puisque plus d'une femme victime d'atteintes sexuelles dans les transports en commun sur deux est Francilienne (60%).
La quasi-totalité des victimes (94%) ne connaît pas les auteurs des atteintes, poursuit l'étude, relevant que "les jeunes femmes" sont particulièrement exposées.
Ces chiffres sont tirés de l'exploitation de l'enquête "Cadre de vie et sécurité", réalisée chaque année en partenariat avec l'Insee puis avec le service de statistique ministériel de la sécurité intérieure, dans laquelle entre 11.000 et 14.000 personnes de 18 à 75 ans sont interrogées. Les résultats ont ensuite été extrapolés pour avoir une estimation nationale.
Il s'agit de l'une des premières études sur ce phénomène qui modifie considérablement la "pratique ou tout du moins l(a) perception de l'espace public" des femmes, explique l'ONDRP, soulignant que certaines développent des "stratégies de contournement" pour éviter d'être victimes.
Ce phénomène "pourtant traumatisant pour les victimes" reste mal connu, ce qui contribue à banaliser ces actes, souligne l'ONDRP.
Fin novembre, dans la foulée de la libération de la parole née de l'affaire Weinstein, le président Emmanuel Macron a décrété l'égalité hommes-femmes "grande cause du quinquennat".
Le président avait annoncé la création d'un "délit d'outrage sexiste" passible d'une amende "dissuasive" contre le harcèlement de rue. La future police de sécurité du quotidien (PSQ), qui doit être expérimentée à partir de janvier, "aura dans ses priorités la lutte contre le harcèlement et en particulier dans les transports", avait assuré mi-octobre M. Macron.
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