Selon un diplomate, Moscou "est a priori à bord" et ne va finalement pas s'opposer à l'adoption de la résolution. Selon une autre source diplomatique, des "problèmes" subsistent et ont fait l'objet de discussions lundi.
L'expiration de cette résolution, en vigueur depuis 2014 et renouvelée chaque année, est le 10 janvier. La présidence tournante du Conseil de sécurité, assurée en décembre par le Japon, a oeuvré pour un vote dès cette semaine, afin de ne pas rééditer le mélodrame du groupe d'enquêteurs internationaux sur les armes chimiques en Syrie, appelé JIM.
Ce groupe n'existe plus depuis novembre après une vaste offensive de Moscou, premier soutien de Damas, qui voulait changer sa mission. Au Conseil de sécurité, la discussion avait tourné à l'affrontement avec de multiples veto russes.
La résolution sur l'acheminement de l'aide humanitaire a la particularité d'autoriser les convois de l'ONU et d'ONG à traverser les frontières et les lignes de front. Il y a quelques semaines, la Russie était montée au créneau pour dénoncer un texte portant "atteinte à la souveraineté de la Syrie".
Tout en assurant ne pas vouloir interrompre l'aide humanitaire aux zones syriennes toujours hors du contrôle de Damas, la Russie s'était opposée à un simple renouvellement technique de la résolution. Moscou a réclamé un contrôle renforcé des cargaisons, de leur acheminement et destination. L'aide peut cacher la livraison d'armes, être revendue au marché noir, estime la Russie.
Environ 2,8 millions de personnes, sur 10 millions concernées par une assistance dans toute la Syrie, bénéficient de l'aide apportée par l'ONU et les ONG aux populations vivant en zones rebelles, selon le responsable de l'ONU chargé des Affaires humanitaires, Mark Lowcock.
'Besoins humanitaires'
"Le contrôle exercé pour l'aide humanitaire en Syrie n'a pas d'équivalent ailleurs", a-t-il dit au Conseil de sécurité, en réclamant à la Russie qu'elle donne des détails sur ce qui peut encore être amélioré.
Les critiques russes sur la résolution de l'ONU, partagées selon un diplomate par d'autres membres du Conseil de sécurité comme la Chine, le Kazakhstan ou la Bolivie, sont intervenues alors que Vladimir Poutine considère avoir gagné la guerre contre le groupe jihadiste Etat islamique.
L'évolution sur le terrain "n'a pas fait diminuer les besoins humanitaires", ont rétorqué pour leur part les Occidentaux. Ils ont aussi réclamé de ne "pas politiser ce sujet" alors que les discussions avec le régime et l'opposition se sont soldées par un échec à Genève.
Le projet de résolution, obtenu par l'AFP, prévoit un renouvellement de l'aide transfrontalière et à travers les lignes de front jusqu'au 10 janvier 2019. Il demande au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, de fournir "des recommandations sur la manière de renforcer le mécanisme de contrôle onusien" sur cette aide.
Selon un diplomate, la Russie, soutenue par la Chine, a demandé une extension de l'autorisation pour seulement six mois mais la Suède, le Japon et l'Egypte, les trois co-auteurs du texte, ont rejeté cette requête.
Le texte préserve le travail de l'ONU et des ONG, selon la même source. Il contient un nouvel appel à la levée de tous les sièges et une mention importante sur la Ghouta orientale située près de Damas. En novembre et début décembre, ce fief rebelle a été violemment bombardé par le régime, faisant des dizaines de morts.
Une mention des zones de désescalade, initiées par la Russie, est très prudemment rédigée en étant présentée comme une étape vers un cessez-le-feu complet, selon la même source diplomatique.
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