Le nom du futur chef de l'ANC, le parti au pouvoir en Afrique du Sud depuis 1994, va être proclamé. Une annonce très attendue puisque le chef du parti a toutes les chances de devenir le président du pays en 2019.
Mais le processus électoral a été douloureux. A la dernière minute, plus de 400 de délégués ont été exclus des listes électorales. Le scrutin a été reporté de plusieurs heures, avant que l'ANC ne décide de l'organiser en plein coeur de la nuit.
Il est 17h00 lundi. Le dépouillement est terminé, comme les discours à la tribune.
D'un moment à l'autre, la commission électorale va annoncer les résultats devant les délégués de l'ANC, une marée humaine vêtue de jaune, vert et noir, les couleurs du parti.
Qui du vice-président sud-africain, Cyril Ramaphosa, ou de l'ancienne épouse du chef de l'Etat, Nkosazana Dlamini Zuma, surnommée NDZ, va l'emporter ? Pendant toute la campagne, ils ont été au coude à coude.
Dans le grand hall de la conférence, organisée dans le township de Soweto, la commission se fait attendre.
Pour gérer l'anxiété, des délégués, par centaines, se lèvent et entonnent en se déhanchant des chants de lutte contre l'apartheid. Les voix sont fortes et assurées.
"Calme toi, bébé", chantent-ils.
Le président sortant de l'ANC et actuel chef de l'Etat, Jacob Zuma, casquette vissée sur la tête, prend le relais. "Umshini Wami" (Prends ta mitraillette), lance-t-il au micro. C'est l'une de ses chansons favorites. La foule la reprend en coeur.
- 'L'unité l'emporte' -
Finalement, après deux heures d'attente, de danses, de chants et de sueur, les agents électoraux arrivent à la tribune.
Des policiers casqués et en gilets pare-balle prennent position devant la tribune.
"Je sais que vous attendez" les résultats "en retenant votre souffle", explique une responsable de la commission à la tribune, Bontle Mpakanyane. "La distribution des votes est la suivante: la camarade Nkosazana Dlamini Zuma a reçu 2.261 voix et le camarade Cyril Ramaphosa en a reçu 2.440."
Dans les rangs du vice-président, on exulte de joie, les bras tendus vers le ciel, on crie, on applaudit.
Dans le camp de NDZ, on est abattus, les visages fermés. Assis au premier rang de l'assemblée, le président Zuma, qui a soutenu son ancienne épouse, est impassible, puis esquisse une moue.
Jacob Zuma est empêtré dans de nombreuses affaires de corruption et les détracteurs de NDZ la soupçonnaient d'avoir promis l'immunité à son "ex" en cas de victoire.
La déception des partisans de NDZ est cependant de courte durée.
Leur candidat, David Mabuza, décroche le poste de vice-président de l'ANC, qui était aussi soumis au vote comme l'ensemble des six postes de la direction du parti.
Explosion de joie chez les pro-NDZ, très bruyants. Les partisans de Ramaphosa, eux, accusent le coup.
"Les deux camps ont gagné", résume un délégué, Menzi Nzuza, soulagé.
Avant la conférence de l'ANC, les risques d'éclatement du parti étaient forts. Ils semblent dans l'immédiat écartés.
"L'unité l'emporte", ajoute une de ses collègues, qui se demande cependant si son préféré aura vraiment les moyens de sa politique: relancer l'économie et lutter contre la corruption.
L'unité au prix de la paralysie ? Un autre délégué, Mzwandile Mkhwanazi, se veut plus confiant. "On a besoin d'un pays stable, d'un président capable de lutter contre la corruption, explique-t-il. On pense que Cyril Ramaphosa va être à la hauteur."
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