Le procès du seul survivant des commandos qui ont attaqué Paris le 13 novembre 2015, qui devait à l'origine s'ouvrir lundi pour quatre jours, est reporté à la demande de son avocat, Me Sven Mary.
Comme attendu, ni le parquet fédéral, ni le tribunal correctionnel composé de trois juges, ne se sont opposés à la demande de l'avocat, qui vient tout juste d'accepter de défendre à nouveau Salah Abdeslam et réclame du temps pour se préparer.
Le procès, dont l'organisation a nécessité une intense coopération judiciaire franco-belge, se tiendra sur quatre jours, avec relâche le mercredi, a précisé la présidente du tribunal lors de l'audience lundi matin.
Salah Abdeslam sera jugé pour une fusillade avec des policiers survenue le 15 mars 2016 dans la commune bruxelloise de Forest, dans une des planques où il s'était réfugié durant sa cavale de quatre mois.
S'il est alors parvenu à s'enfuir avec un complice, ce raid policier a de fait précipité la fin de sa cavale. Le Français d'origine marocaine qui a grandi à Bruxelles a été arrêté le 18 mars non loin de là, à Molenbeek.
Avec Sofiane Ayari, le complice de sa fuite interpellé en même temps que lui, il doit répondre de "tentative d'assassinat sur plusieurs policiers" et "port d'armes prohibées", le tout "dans un contexte terroriste".
Abdeslam devait initialement s'y défendre seul, mais sa famille l'a convaincu de se faire assister d'un avocat.
Me Mary avait assuré sa défense lors de ses premiers interrogatoires devant les enquêteurs belges au lendemain de son arrestation. Il avait ensuite jeté l'éponge en octobre, critiquant l'attitude de son client.
Incarcéré depuis fin avril 2016 à Fleury-Mérogis (région parisienne), le jihadiste de 28 ans est toujours resté mutique face aux enquêteurs français depuis un an et demi.
Et c'est contre toute attente qu'il avait décidé en septembre de comparaître pour le procès de la fusillade de Forest.
Cette première comparution publique est logiquement très attendue pour évaluer dans quelle mesure il est prêt à collaborer avec la justice
Il est susceptible de "donner des clés" sur l'organisation de cette même équipe de jihadistes à l'origine des attentats de Paris et de Bruxelles (32 morts le 22 mars 2016), ce qui est "important pour les victimes", soulignait récemment Frédéric Van Leeuw, le procureur fédéral de Belgique.
Les attaques de Paris et Bruxelles ont été revendiquées par l'organisation Etat islamique (EI).
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