"Sachez que je suis pleinement déterminé et à la tâche, chaque jour, chaque heure, pour faire tout ce que j'ai promis de faire", a déclaré aux Français le chef de l'Etat, dans cette interview enregistrée mardi soir, juste après le sommet sur le climat.
Sur le style, l'émission "Entretien spécial" tenait surtout d'une discussion à bâtons rompus conduite par le journaliste Laurent Delahousse au cours d'une promenade dans l'Elysée, du bureau doré au hall d'entrée en passant par le salon vert et l'escalier d'honneur.
Son ton tranquille contrastait avec la tension du premier grand entretien télévisé du quinquennat, le 15 octobre sur TF1, lorsque le président avait dû se justifier sur son style "jupitérien" et ses déclarations polémiques, sur fond de sondages en berne.
Depuis, son horizon s'est nettement dégagé, comme en témoigne le bond de 6 points de sa cote de popularité, qui lui permet d'obtenir l'approbation de plus d'un Français sur deux pour la première fois depuis juillet, selon le baromètre mensuel de l'Ifop pour le Journal du Dimanche.
"Je lis tout" mais "je commente peu", a précisé le chef de l'Etat, car "le commentaire politique" des "gens qui s'opposent pour ou insulter ou décréter" n'intéresse "pas le président de la République".
Pour lui, la déclaration du nouveau président des Républicains, Laurent Wauquiez, qui l'accuse d'avoir "la haine de province", "n'apporte rien au pays". "Je la lui laisse, qu'il vive avec, ça fera son quotidien. Ca ne fera pas manger les Françaises et les Français, ça ne fera pas progresser le pays".
'plus fort et vite'
Mais, précise-t-il, "j'écoute toujours l'opposition parce qu'il peut y avoir des choses intéressantes à appliquer". Il affirme ainsi sa volonté de "faire davantage" pour "les personnes les plus modestes ou les banlieues" après avoir été critiqué sur le sujet.
"S'il y a des erreurs qui ont été faites, on les corrigera", assure-t-il.
Mais "je fais ce que j'ai dit" au cours de la campagne électorale, même si "ça fait peut-être longtemps que ce n'était pas arrivé". En élisant "un président de 39 ans, qui n'avait aucun parti, que personne ne connaissait et qui sortait de nulle part, la France a stupéfait l'Europe et le monde" et cette victoire "m'oblige à rassembler tous ceux qui sont prêts à faire avancer le pays", estime-t-il.
"Ca m'oblige aussi à aller beaucoup plus fort et vite en Europe et à l'international" car "les insuffisances de nos actions, nous les payons sur le plan domestique", ajoute-t-il.
"Décider de prendre le leadership" sur le climat et d'autres sujets, "c'est retrouver le destin français", dit-il, revendiquant la dimension "héroïque" qu'il voit à son pays.
'j'ai besoin' d'Hulot
Emmanuel Macron a réuni mardi une soixantaine de chefs d'Etat et de gouvernement, en l'absence notable du président américain Donald Trump, qui a sorti les Etats-Unis de l'Accord de Paris sur le climat.
Mais il n'est pas sûr, selon le président français, que M. Trump soit "convaincu" que "le réchauffement climatique n'existe pas".
Emmanuel Macron a par ailleurs rendu hommage à son ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot, "un inquiet" qui "n'est jamais satisfait". "J'ai besoin de gens qui vivent dans le creux de leur ventre la nécessité de changer, de prendre les décisions (...). Je ne veux pas des gens qui soient assis et contents d'être ministre", explique-t-il.
Sur le plan économique, Emmanuel Macron prévoit que les ordonnances réformant le code du travail, sa première grande réforme, donneront des résultats sur le chômage "dans les cinq ans".
Le président a par ailleurs confirmé le lancement début 2018 d'"un grand travail de réflexion" sur l'audiovisuel public qui doit, selon lui, s'adapter aux nouveaux usages des téléspectateurs et mieux répondre à ses missions de service public.
Sur la Syrie, Emmanuel Macron prévoit la fin de la guerre contre le groupe Etat islamique "mi, fin-février". Il faudra alors "parler" avec Bachar al-Assad et ses représentants pour construire la paix, même si le président syrien devra ensuite "répondre de ses crimes devant son peuple, devant la justice internationale".
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