"Ça a été dur, j'ai été à la limite tout le temps", a déclaré le navigateur de 34 ans à son arrivée quai Malbert, où des centaines de personnes l'attendaient sous un timide soleil hivernal.
Auparavant, c'est une myriade d'embarcations qui s'était rendue à sa rencontre dans la rade de Brest dès le lever du jour pour certaines. Parmi les nombreux bateaux présents, l'Abeille Bourbon, le puissant remorqueur de haute mer, qui a actionné ses lances à eau pour lui souhaiter la bienvenue, alors que le marin allumait ses fumigènes et les brandissait en l'air, victorieux.
Gardant ses voiles jusqu'au dernier moment, le maxi-trimaran bleu de 30 mètres de long, a accosté le long du quai vers 11H00 sous les applaudissements de la foule.
"C'est un record fabuleux, c'est le plus beau record en solitaire depuis toujours, c'est magnifique, c'est un exploit inhumain presque", a réagi auprès de l'AFP Françoise Breton, une Brestoise de 68 ans venue assister au retour du marin.
"Je trouve ça impressionnant, la technologie m'impressionne, mais aussi la performance humaine", a assuré au premier rang Olivier Tourreilles, 53 ans, venu très tôt pour être sûr de voir de près le navigateur. Celui-ci a été visiblement ému par l'accueil qui lui était réservé.
"Ça fait plus de 40 jours que je suis tout seul sur ce bateau et puis là en quelques secondes je me retrouve avec tout ce monde", a-t-il indiqué: "La transition est toujours assez folle", a expliqué le navigateur qui a remporté en 2013 le Vendée Globe et la Route du Rhum l'année d'après.
Mais le marin aux cheveux blonds et aux yeux bleus a aussi fait part de son état de fatigue extrême.
"J'ai mal partout, ça fait des semaines que j'ai mal partout, que je dors pas, cette nuit j'ai pas dormi, j'en peux plus quoi...", a-t-il dit les larmes aux yeux, avant de marquer une pause dans ses premières déclarations à la presse depuis son bateau bleu géant.
Visiblement assailli par un tourbillon d'émotions, entre fatigue extrême et joie, le marin est apparu les traits marqués, une barbe de quelques jours lui cernant le visage.
François Gabart a mis une raclée de 6 jours et 10 heures au record établi par Thomas Coville (Sodebo Ultim') le 25 décembre 2016, ce qui était alors déjà une performance extraordinaire (8 jours de moins que le précédent record).
C'est à 02h45 heure française (01H45 GMT) que Gabart a coupé la ligne virtuelle entre l'île d'Ouessant (ouest de la France) et le cap Lizard (sud de l'Angleterre) pour arrêter le compteur à 42 j 16 h 40 min.
"Je ne m'attendais pas à ça, je suis hyper honnête, j'espérais, j'avais un petit espoir de battre ce record, mais il était faible, mais de le battre autant, jamais j'aurais imaginé", a avoué le skipper, disant désormais rêver de "voler autour du monde".
"Je pense qu'on en n'est pas loin, je pense qu'en équipage on peut vraiment ne pas toucher l'eau, enfin juste les foils", ces appendices qui permettent au bateau de s'élever au dessus de l'eau pour filer. "Ca va aller vraiment, vraiment plus vite, ce record va être battu assez rapidement", a-t-il prédit.
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