Avec 57% d'opinions positives dans la dernière livraison de l'Ifop mardi, le chef de l'Etat gagne 5 points en un mois et se glisse dans le trio de tête des personnalités dont les Français ont une bonne opinion, derrière Alain Juppé et Nicolas Hulot. Dans son sillage, Edouard Philippe redresse également la barre avec 56% (+2) d'opinions favorables.
Après une rentrée difficile qui avait vu le chef de l'Etat chuter d'une dizaine de points dans les sondages, la plupart des instituts le donnent en hausse ces dernières semaines.
BVA observe une remontée significative (+4) avec 46% de bonnes opinions dans son dernier baromètre diffusé fin novembre et YouGov une hausse de 3 points avec 35% d'opinions favorables début décembre.
Le gain le plus net est enregistré par l'Ifop dans son "tableau de bord" du 6 décembre, avec 6 points de plus pour Emmanuel Macron, qui franchit la barre de 50% de bonnes opinions.
L'institut note que jamais un président de la République tombé dans l'impopularité n'était jusque-là redevenu populaire dans ce baromètre, à l'exception des périodes de cohabitation.
Embellie passagère ou durable ?
Une embellie qui s'explique selon BVA, par la capacité du chef de l'Etat à "tenir ses engagements". "C'est le pré-requis pour réformer le pays et c'est ce qu'attendent les Français", analyse la directrice de l'institut, Adélaïde Zulfikarpasic. "Le fait qu'il ait tenu bon à la rentrée de septembre, notamment sur la réforme du code du travail, a rassuré les Français sur le fait qu'il fait ce qu'il dit", estime-t-elle.
Si un seul institut, Harris Interactive, a donné Emmanuel Macron en légère baisse début décembre (46%, -2), les Français attendant des résultats.
Seuls 23% d'entre eux se disent "satisfaits" de son action depuis son entrée en fonction, selon une enquête Ipsos du 6 décembre, mais près d'un sur deux (46%) n'est "ni satisfait, ni insatisfait", ce qui traduit l'attentisme encore très partagé vis-à-vis du chef de l'Etat.
Pour Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop, Emmanuel Macron "continue d'appuyer sur deux leviers très forts: la distinction -les Français le voient meilleur et incarnant mieux la fonction que ses prédécesseurs- et la transformation, le sentiment que même si on ne voit pas de résultats, il a une velléité réformatrice pour transformer le pays et on lui laisse du temps".
Le chef de l'Etat profite également des difficultés des anciens partis de gouvernement et progresse à la fois chez les proches des Républicains et chez les sympathisants socialistes.
Edouard Philippe progresse pour sa part ou se maintient dans l'ensemble des récentes enquêtes. "Il est pour partie dans la roue du président, mais il imprime progressivement son style", note la directrice de BVA.
Embellie passagère pour le couple exécutif ou phénomène durable? Ce qui était "durable" par le passé, c'était l'impopularité, notent les analystes.
"Est ce que ce regain va se poursuivre ? On lui laisse du temps, mais à un moment il va falloir avoir des résultats", note Frédéric Dabi, qui ne voit pas aujourd'hui "de pièges probables" pour le chef de l'Etat, "comme on l'avait vu avec le choc fiscal pour François Hollande ou les promesses non tenues de Nicolas Sarkozy".
Les analystes n'excluent pas en outre "un petit effet Johnny", avec la plupart des personnalités à la hausse dans la dernière enquête de l'Ifop, ce qui traduit une baisse des tensions.
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