D'après une enquête du site Mediapart, qui a dévoilé en premier l'affaire, et un autre article publié dans le Monde, plusieurs femmes ont témoigné en octobre contre le journaliste, ancien présentateur vedette pendant 20 ans du journal de 19H00 d'Inter.
Encouragées par la vague de révélations ayant suivi l'affaire Weinstein, ces femmes, dont l'identité n'a pas été révélée, se sont confiées à une cellule interne mise en place en 2016 par Radio France pour recueillir la parole des salariés victimes de discriminations.
Selon Mediapart, elles ont formulé contre Patrice Bertin des accusations de "harcèlement sexuel et de deux tentatives de viol, sur une période allant de la fin des années 1980 au début des années 2000", et donc couvertes par la prescription.
Patrice Bertin a contesté catégoriquement les accusations rapportées par Mediapart et Le Monde auprès des deux médias. Affirmant à Mediapart qu'il s'agit de "calomnies honteuses", il a déclaré au Monde "n'avoir jamais commis de tentative de viol ou de faits de harcèlement" et s'est dit "prêt à saisir la justice".
Ces témoignages ont contribué au départ anticipé à la retraite du journaliste, intervenu fin novembre en toute discrétion. Il était devenu il y a plusieurs années conseiller à la présidence de Radio France après avoir été directeur adjoint et directeur de la rédaction de France Inter.
Patrice Bertin a affirmé au Monde que son départ "n'est pas uniquement lié aux accusations qui sont portées contre [lui]", évoquant plusieurs autres motifs, le principal étant de graves problèmes de santé.
Interrogée par l'AFP, la direction de Radio France a déclaré mardi que le journaliste avait "décidé de faire valoir ses droits à la retraite", après avoir été informé des témoignages à son encontre, recueillis par la cellule anti-discriminations.
"Notre dispositif interne d'écoute et de traitement a été efficace. Des personnes l'ont saisi, à la suite de quoi il (Patrice Bertin) a été informé qu'il y avait des témoignages à son encontre, et dans ce contexte il a décidé de faire valoir ses droits à la retraite", a expliqué la direction du groupe public.
De son côté, la Société des journalistes de France Inter a souligné dans un message à la rédaction que si les faits reprochés à Patrice Bertin avaient surpris "les plus jeunes", "pour beaucoup d'entre nous, c'était un secret de Polichinelle", et s'est interrogée en outre sur "ce qui a pu conduire Radio France à protéger un prédateur sexuel".
A LIRE AUSSI.
La politique américaine (et Trump) face au fléau du harcèlement sexuel
Après un Hollande trop bavard, un Macron mutique inquiète les médias
Agressions sexuelles: la parole mondiale libérée sur Twitter
Haro sur les médias ou quand la campagne présidentielle se "trumpise"
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.