Selon la Régie autonome des transports parisiens (RATP), il y aura "un train sur deux aux heures de pointe" et encore moins aux heures creuses.
Au vu des prévisions de trafic, "le mouvement sera très suivi avec plus de 90% de grévistes et des cadres" vont conduire les rames "le matin et le soir", estimait lundi Franck Minel, délégué Unsa.
Aux heures creuses, le trafic sera "très réduit" sur le RER A, la ligne la plus fréquentée d'Europe avec 1,2 million de voyageurs par jour, et un train sur quatre circulera sur le RER B (875.000 usagers quotidiens), a prévenu la RATP.
Sur cette ligne, qui dessert notamment l'aéroport de Roissy, les voyageurs devront en outre prévoir changer de train à Gare du Nord car la connexion ne sera pas assurée avec la partie gérée par la SNCF.
Certaines lignes de métro ont été parallèlement "renforcées", en particulier les lignes 1, 4, 13 et 14 du métro, selon la RATP.
Une tentative de conciliation entre syndicats (CGT, Unsa, SUD et FO, 77% des voix au total) et direction a échoué la semaine dernière.
"On s'en serait bien passé, mais la direction ne veut rien entendre", regrette Jean-Luc Prigent pour la CGT, évoquant "un ras-le-bol général". La direction, elle, affirme que les syndicats "n'ont pas souhaité discuter" de ses propositions.
Une 'politique du chiffre'
Dans leur préavis, les syndicats évoquent des "tensions chroniques" et "dysfonctionnements récurrents dans l'organisation du travail", conséquences selon eux d'une "politique du chiffre" liée aux obligations fixées par Ile-de-France Mobilités (ex-Syndicat des transports d'Ile-de-France, Stif).
Sur la ligne A, où les trains se succèdent à deux minutes d'intervalle aux heures de pointe, le moindre incident provoque des retards en cascade. Pour tenter d'y remédier, les horaires ont été changés lundi par la RATP, avec dans certains cas une légère baisse des fréquences.
"Depuis trop longtemps sont constatées et dénoncées sur les deux lignes de RER des dérives graves" dans le management ou l'interprétation de la réglementation interne, "sources de risques psychosociaux et de dégradation des conditions de travail", expliquent les syndicats, qui avaient déjà appelé en octobre 2014 à la grève pour dénoncer le mode de management.
Cette situation, accentuée par une "pénurie d'effectifs" sur un réseau saturé, met en "première ligne" les conducteurs "face à des voyageurs excédés", déplorent-ils.
Outre "l'arrêt des méthodes agressives de management", les syndicats réclament aussi le "respect des mesures de sécurité" en cas de colis suspect et "des effectifs en corrélation avec l'offre de transport" sur ces deux lignes cogérées avec la SNCF.
"On est censé faire la même chose avec moins de monde et le niveau de qualité de service exigé n'est jamais atteint. Les conducteurs se font mal voir, mais ils n'ont pas les moyens de garantir la qualité de service avec moins d'effectifs", regrette Laure Thibault (SUD). "Les objectifs fixés" par Ile-de-France Mobilités, qui exerce "une forte pression", sont "trop élevés", renchérit Jean-Luc Prigent, n'excluant pas une nouvelle grève si "les agents du terrain le décident".
La direction a proposé une nouvelle réunion le 18 décembre pour, explique-t-elle, "retrouver un collectif de travail serein, propice à une exploitation performante des lignes de RER". Sur le fond du conflit, elle s'est refusée à tout commentaire.
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