Peu après son arrivée à 08H00 locales (05H00 GMT), le chef de l'Etat a visité la base américaine d'Al-Udeid, à 30 km au sud-ouest de Doha, la plus grande du Moyen-Orient et siège du Centcom, le commandement central américain des opérations antijihadistes.
Il était accompagné du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et de la ministre des Armées Florence Parly, selon une journaliste de l'AFP.
Il devait y rencontrer le commandement américain, ainsi que les troupes françaises stationnées sur cette base.
La visite de M. Macron au Qatar intervient au lendemain des décisions annoncées par le président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël et de transférer l'ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv vers cette ville.
Ces annonces ont suscité une vague internationale de condamnations, en particulier dans le monde arabo-musulman.
Lors d'une conférence de presse à Alger, M. Macron a jugé "regrettable" les décisions de M. Trump et rappelé "l'attachement de la France et de l'Europe à la solution de deux Etats, Israël et la Palestine vivant côte à côte en paix et en sécurité dans des frontières internationalement reconnues avec Jérusalem comme capitale des deux Etats".
En complément d'une tournée africaine largement consacrée à la lutte contre les jihadistes au Sahel, ainsi que d'une visite aux Emirats arabes unis et en Arabie saoudite, Emmanuel Macron doit aborder à nouveau ce dossier à Doha où il escompte des résultats contre le financement de la radicalisation.
Il a en effet annoncé lors du sommet Europe-Afrique d'Abidjan la semaine dernière qu'il demanderait au Qatar de ne plus financer en France de fondations ou d'écoles encourageant l'islam radical.
M. Macron a précisé avoir déjà obtenu cet engagement de la part du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, dont le pays est actuellement en crise ouverte avec le Qatar.
Il s'est même proposé de se faire le relais d'autres pays en remettant de leur part au Qatar et à l'Arabie saoudite une liste d'institutions suspectes.
A Doha, il doit s'entretenir avec le jeune émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, qu'il avait reçu à Paris en septembre, avant une conférence de presse conjointe.
Lutte contre le terrorisme
Durant cette visite, les deux dirigeants ouvriront "la première réunion pour la coopération bilatérale en matière de lutte contre le terrorisme, le financement du terrorisme et la radicalisation", précise l'Elysée.
M. Macron compte organiser début 2018 à Paris une conférence internationale sur le financement du terrorisme à laquelle il conviera tous les acteurs de la région.
Les deux chefs d'Etat devraient également signer plusieurs contrats dont "la maturité est proche", selon l'Elysée. Parmi eux pourraient figurer l'achat par Doha de 12 nouveaux avions de combat Rafale (groupe Dassault) et la concession du métro de Doha aux groupes RATP et Keolis, pour quelque 3 milliards d'euros selon la presse économique.
En 2016, Doha avait acquis 24 Rafale pour 6,3 milliards d'euros.
'Position médiane'
La crise du Golfe, qui oppose le Qatar à l'Arabie saoudite et ses alliés depuis six mois, doit également figurer au centre des échanges.
Sur ces tensions, Emmanuel Macron, soucieux de ménager toutes les parties avec lesquelles il est resté en contact régulièrement, devrait réaffirmer la position "médiane" de la France, selon l'Elysée.
Depuis le début du boycott du Qatar par ses voisins du Golfe en juin, Paris n'a pas choisi de camp, mais appelé au dialogue et soutenu la médiation koweïtienne.
Il y a six mois, l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis et l'Egypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar et fermé leurs liaisons aériennes et maritimes ainsi que la seule frontière terrestre de l'émirat (avec l'Arabie).
Ils reprochent au petit Etat gazier de soutenir des groupes islamistes radicaux, ce que Doha réfute, et de se rapprocher de l'Iran, grand rival régional de Ryad.
A la recherche de soutiens, le Qatar a multiplié ces derniers mois les gros contrats d'armement avec des pays occidentaux et signé un accord de défense avec la Russie, sans oublier un partenariat de 25 ans avec Total sur le gisement pétrolier offshore d'Al-Chahine.
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