Un total de 5,28 millions de foyers ont déclaré au moins un don sur leur feuille d'impôt sur le revenu, soit une baisse de 4,2% par rapport à 2015, alors que leur nombre avait peu varié depuis dix ans, selon le 22e baromètre de la générosité du réseau Recherches et Solidarités, publié dans La Croix.
"Depuis 22 ans que je suis ces données, je n'avais jamais vu ça, sauf peut-être en 1995 au moment des grandes grèves contre la réforme Juppé", a réagi le fondateur de ce réseau d'experts et universitaires, Jacques Malet. "Et encore, à l'époque, les chiffres étaient moins précis car ils ne permettaient pas de distinguer les dons aux associations et les dons aux partis politiques."
Autre indicateur "préoccupant", le montant des dons déclarés a stagné à 2,49 milliards d'euros en 2016, contre 2,48 milliards l'année précédente, marquant l'arrêt d'une progression observée depuis dix ans. Les années 2014 et 2015 avaient connu des progressions "significatives" de 7,2% et 3,7%.
Pour Recherches et Solidarités, "les résultats décevants de 2016 restent pour l'heure sans explication". Le niveau "assez haut" du moral des Français mesuré par l'Insee et le bilan mondial "particulièrement lourd" des catastrophes naturelles, "qui mobilisent habituellement la solidarité des Français", avaient laissé espérer une année "plus satisfaisante".
Le don annuel moyen a augmenté de 5% à 472 euros. Les moins de 30 ans ne représentent que 4% des donateurs et 3% des montants déclarés. Mais leur don moyen est déjà élevé (335 euros), surtout comparativement à leurs ressources.
Les plus de 60 ans représentent plus de la moitié des donateurs (53%) et des montants (58%). Les plus de 70 ans affichent le montant moyen déclaré le plus haut (536 euros), ce qui représente un effort soutenu au regard de leurs ressources, même s'ils sont légèrement devancés, de ce point de vue, par les plus jeunes.
En incluant les dons non déclarés, Recherches et Solidarités estime que le montant total de la collecte de 75 grosses associations et fondations a avoisiné les 4,5 milliards en 2016, un montant proche de celui de 2015.
Les cinq premiers organismes collecteurs sont l'Association française contre les myopathies, les Restos du coeur, la Croix-Rouge, le Secours catholique et Médecins sans frontières.
Au classement des communes concentrant la plus grande densité de donateurs, Versailles, Neuilly-sur-Seine et Strasbourg constituent le trio de tête.
Par ailleurs, les dons aux associations diocésaines de l'Église catholique ont augmenté de 1,3% en 2016 à 490,4 millions d'euros, malgré une baisse de 2,6% du nombre de donateurs.
Les dons déclarés destinés aux partis politiques (qui apparaissent depuis 2013 de façon distincte dans les déclarations de revenus des contribuables) ont pour leur part vu leur montant diminuer de 11% en 2016 à 83,7 millions d'euros, tandis que le nombre de donateurs baissait de 11% également à près de 292.000.
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