Avec le froid, trouver un hébergement est la "priorité", raconte Mme Ben Bekhti, bénévole. "Même si c'est qu'une nuit, c'est beaucoup".
En ce vendredi soir, une autre bénévole, Mila, apporte un thé et un sandwich à Omar, emmitouflé dans un sac de couchage en guise de couverture.
Après quelques mots échangés et la promesse d'une nouvelle paire de lunettes d'ici peu, les cinq bénévoles de la section du IXe arrondissement de la Croix-Rouge poursuivent leur maraude.
Trois fois par semaine, l'équipe sillonne le quartier pour apporter repas chauds, vêtements, kits d'hygiène et réconfort aux sans-abris, et compose le 115 pour ceux qui souhaitent un hébergement d'urgence.
L'Île-de-France compte environ 80.000 places d'hébergement, d'urgence et permanentes, selon Eric Pliez, président du Samu Social.
"Mille places supplémentaires doivent ouvrir pour tout l'hiver, ainsi que 600 places en cas de très grand froid", indique M. Pliez à l'AFP. Mais il s'inquiète: d'ici "fin décembre", "moins de 500" seront ouvertes.
De mercredi à jeudi matin, 778 personnes, dont 286 enfants, n'ont pas trouvé de place d'hébergement d'urgence dans la capitale, selon les derniers chiffres disponibles, fournis à l'AFP par le Samu Social. Durant ces 24 heures, quelque 1.600 appels ont été passés au 115 pour seulement 278 places à distribuer.
"J'ai parfois honte"
"Notre rôle est de créer du lien, de lutter contre l'exclusion", explique Sofiane Bekhedda, bénévole depuis un an et demi à la Croix-Rouge. "La rue use très vite, il faut être bienveillant et leur montrer qu'ils ne sont pas seuls".
Un peu plus loin vers les Grands Boulevards, José, 42 ans, se réchauffe sur une grille d'aération, avec la soupe que lui tend Mohamed et un morceau de poulet rôti encore chaud offert par un passant. "Les Parisiens sont généreux, il y a une solidarité extraordinaire", lance Samira Ben Bekhti.
La maraude croise ensuite le chemin de deux familles roms: thé et gâteaux pour les enfants, écharpes et denrées alimentaires pour les parents. Grâce au 115, ils passeront tous la nuit à l'abri.
Les bénévoles n'apportent pas seulement chaleur humaine et repas. Ils donnent aussi des conseils pour les démarches administratives.
Sans adresse, Cristian, un Roumain de 41 ans, n'a pu signer son contrat pour un travail dans le bâtiment. Sur une feuille, Samira lui donne les coordonnées d'un centre de la Croix-Rouge qui pourra lui servir de domiciliation. "J'ai parfois honte, mais ils sont bien, ils me donnent du café", dit-il.
Sofiane trouve les mots pour le réconforter. "On est une oreille pour les écouter", souligne le bénévole. "A force de nous voir, ils commencent à libérer leur parole. Ce qui nous permet de faire un suivi de nos bénéficiaires", ajoute Samira.
Selon le Samu Social, il faudrait 3.000 places supplémentaires d'hébergement d'urgence: "80% des appels étaient satisfaits il y a deux ans", selon Éric Pliez. "Aujourd'hui c'est moins de 20%".
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