Les délégués du gouvernement et ceux de la Table pour l'unité démocratique (MUD), une vaste coalition d'opposition, ont entamé leurs pourparlers au siège du ministère dominicain des Affaires étrangères, après avoir rencontré de manière séparée les facilitateurs internationaux du processus, a constaté l'AFP.
"Nous venons déterminés à lutter pour les droits élémentaires des Vénézuéliens, le droit à la santé, le droit à l'alimentation, le droit au vote, le droit à la démocratie", a déclaré Julio Borges, qui mène la délégation de la MUD, aux journalistes avant d'entrer au ministère.
"Nous écouterons ce que l'opposition a à dire, mais nous sommes venus pour exiger l'arrêt immédiat des agressions économiques contre le Venezuela", a pour sa part dit Jorge Rodriguez, le principal négociateur du camp gouvernemental, évoquant les sanctions financières imposées par Washington, dont il rend la MUD responsable.
Ce cycle de négociations, qui se poursuivra jusqu'à samedi, survient après trois échecs de tentatives de dialogue depuis 2014, dans un Venezuela ruiné par l'effondrement des cours du brut et où les chavistes (du nom du défunt président Hugo Chavez auquel M. Maduro a succédé en 2013) concentrent la quasi-totalité des pouvoirs.
Le président dominicain, Danilo Medina, a dit miser sur la "bonne volonté" des deux parties. "Ce n'est pas un dialogue mais une négociation. Nous avons l'espoir de pouvoir en sortir quelque chose d'important", avait-il dit jeudi.
A distance, Nicolas Maduro a salué les efforts du président Medina : "Dieu merci, nous y sommes parvenus : une table ronde en République dominicaine", a-t-il écrit sur Twitter, partageant une courte vidéo diffusée par le ministère dominicain des Affaires étrangères.
Une partie de l'opposition est contre cette prise de contacts, considérant qu'il s'agit d'une "ruse" du gouvernement socialiste.
Pour Luis Vicente Leon, le président de la société de sondages Datanalisis, ce scepticisme "est naturel" mais, selon lui, le naufrage économique du Venezuela, considéré en défaut de paiement partiel par plusieurs agences de notation, pourrait inciter les deux camps à nouer des accords.
Selon lui, l'exécutif pourrait être disposé à donner de "l'oxygène" au secteur privé pour relancer l'économie à un moment où l'opposition ne réclame plus "la tête de Maduro" malgré la vague de manifestations qu'elle avait organisées entre avril et juillet, à l'occasion desquelles 125 personnes ont trouvé la mort.
Ce dialogue reprend au moment où le président Maduro tente de renégocier la dette extérieure de son pays, évaluée à environ 150 milliards de dollars, et compte être candidat à sa réélection l'an prochain.
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