Ce rassemblement, à l'occasion de l'anniversaire de la naissance du prophète Mahomet, s'est déroulé sur la grande place Sabyine, dans le centre de Sanaa, qui était noire de monde, selon des images retransmises par la chaîne de télévision Al-Massira, contrôlée par les Houthis.
En vue de cet évènement, des combattants houthis ont voulu pénétrer mercredi dans la grande mosquée Saleh, située à proximité de la place, ce qui a provoqué des affrontements avec des partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh qui la contrôlaient. Les heurts ont fait cinq morts dans le camp Saleh et neuf chez les Houthis, selon des sources hospitalières.
Les Houthis et le camp Saleh sont pourtant alliés depuis qu'ils se sont emparés de la capitale Sanaa en septembre 2014.
La tension restait vive jeudi autour de la mosquée Saleh, la plus grande du Yémen, des partisans de M. Saleh occupant des positions à l'intérieur de l'édifice et des Houthis étant positionnés à l'extérieur avec des véhicules militaires surmontés de mitrailleuses, a indiqué un témoin.
Des chefs tribaux ont entrepris des médiations entre les deux parties pour éviter que la situation ne dégénère totalement, selon des sources proches de M. Saleh.
Le parti de M. Saleh et ses alliés considèrent le mouvement des Houthis comme "entièrement responsable de chaque goutte de sang versé (...) et mettent en garde contre tous les actes qui, au lieu de servir l'unité nationale, la menace", affirme la formation de l'ex président dans un communiqué.
De son côté, le ministère de l'Intérieur, contrôlé par les Houthis, a affirmé dans une déclaration: "nous avons été surpris de voir des forces armées dans la mosquée tirer sur la police sans le moindre avertissement, ce qui a entraîné une riposte de la police".
Les Houthis sont issus de l'importante minorité zaïdite, branche yéménite du chiisme. Ils sont soutenus par l'Iran qui nie cependant leur fournir le moindre appui militaire.
M. Saleh a dû quitter le pouvoir en 2012 à la suite d'importantes manifestations. Il a été remplacé par Abd Rabbo Mansour Hadi, mais celui-ci a été chassé de Sanaa il y a trois ans par l'alliance Houthis-Saleh.
En mars 2015, une coalition formée par l'Arabie saoudite est intervenue au Yémen pour venir en aide aux forces pro-Hadi, mais la situation militaire est quasiment figée, le camp Houthis-Saleh étant maître du nord et les troupes loyalistes contrôlant le sud.
Ce n'est pas la première fois que des tensions éclatent au sein du camp rebelle. En août, des heurts avaient fait trois morts.
strs-ny/ras/vl
A LIRE AUSSI.
Des dizaines de morts dans des frappes aériennes au Yémen
Yémen: des tensions entre rebelles dégénèrent en heurts dans la capitale
Yémen: le président rejette le plan de paix de l'ONU, 17 civils tués
Yémen: le président rejette le plan de paix de l'ONU, au moins 47 tués
Yemen: trente morts dans un raid attribué à Ryad sur un marché
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.