Des prouesses techniques et une semaine de montage ont été nécessaires pour transformer le Grand Palais en théâtre avec la construction du plateau scénique à l'identique, de la fosse d'orchestre, de la machinerie et des loges, sans compter 2.400 sièges (confortables) installés en gradins et en demi-cercle, offrant de partout une visibilité idéale.
Dans cette production du théâtre du Châtelet dévoilée en 2015 et montée selon les codes exigeants de Broadway, les quarante artistes de "Singin'in the rain", accompagnés par 22 musiciens, dansent et chantent réellement sous la pluie : chaque soir, 6.000 litres d'eau tombent sur la scène, recyclés dans un bassin spécial. En coulisses, 55 techniciens sont mobilisés.
Deux heures avant chaque représentation, les spectateurs sont invités à une immersion dans ce grand classique de la comédie musicale, tiré du film de 1952 de Stanley Donen avec Gene Kelly et Debbie Reynolds.
Au programme, cours de claquettes (sur inscription), karaoké géant, cinéma avec les plus grands scènes des comédies musicales, studio photo gratuit, labyrinthe dans les décors, initiation au maquillage de scène... Le tout dans le décor historique de la nef du Grand Palais, longue de 200 mètres. De part et d'autre, des murs géants constitués de parapluies lumineux.
Gigantisme et enchantement
"Le spectateur entre ainsi dans l'atmosphère d'un studio de cinéma, principal décor de +Singin'in the rain+, tout en l'inscrivant dans le gigantisme du lieu", soulignent Philippine Ordinaire et Pierre Rodière, les scénographes des animations.
Mise en scène par le canadien Robert Carsen, cette production "made in Châtelet" multiplie les trouvailles scéniques pour raconter le passage douloureux du cinéma muet au parlant en 1927 raconté dans "Singin'in the Rain" : générique hollywoodien comme dans un film, studio de cinéma installé sur scène, projections de (faux) films en noir et blanc d'époque avec Lambert Wilson en guest...
Pour adapter ce standard de Hollywood à la scène, l'ancien directeur du Châtelet Jean-Luc Choplin a fait appel à une équipe chevronnée : outre Robert Carsen, Tim Hatley signe les décors, Anthony Powell les costumes et Stephen Mear les chorégraphies.
Sous des trombes d'eau, le final réunit la troupe en cirés jaune vif et parapluies multicolores, enchantant cette éblouissante production servie par des costumes glamour dignes des meilleures revues de Broadway. Le ciel étoilé de Paris, à travers l'immense verrière centenaire du Grand Palais, apporte un indéniable supplément de charme et de magie.
Le casting est le même que lors de la création au Châtelet en 2015 : dans le rôle du jeune premier Don Lockwood, Dan Burton déploie un double talent de danseur et de chanteur à la voix de velours. Emma Kate Nelson réussit une belle performance en incarnant Lina Lamont, son insupportable partenaire à la voix de crécelle, star du muet menacée par le cinéma parlant.
jfg-mpf/ial/cam
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