“Depuis dix ans que je travaille en faveur du droit des étrangers, je n’ai jamais vu une telle situation”, affirme Elise Fontaine, juriste auprès de l’Association de solidarité avec les travailleurs immigrés. Certains n’hésitent pas à venir en plein milieu de la nuit pour se donner toutes les chances de parvenir jusqu’au guichet dans la matinée, le service étant fermé l’après-midi.
Meziane, croisé le vendredi 4 novembre, était même arrivé la veille au soir : “J’habite à Honfleur et j’ai dû prendre le dernier bus pour Caen. J’ai passé la nuit ici et il était hors de question que je ne sois pas reçu à un guichet à cause du monde. J’ai une promesse de travail et il me faut absolument mon titre de séjour”.
Réorganisation administrative
Dans les faits, la réorganisation administrative du service mise en route le 1er juin dernier participe à cette situation pénalisante pour les demandeurs étrangers. “Nous sommes plus rigoureux sur le traitement des dossiers qui doivent être plus complets, explique le secrétaire général de la préfecture, Olivier Jacob. Du coup, il y a un décalage entre la réorganisation du printemps et les files d’attente d’aujourd’hui”.
La préfecture assure que des contractuels ont été recrutés pour renforcer le traitement des dossiers. Un système de pré-accueil a également été mis en place pour mieux orienter les usagers à leur arrivée. “Nous formons nos personnels pour qu’ils puissent traiter une plus large variété de dossiers”, indique également Olivier Jacob.
Hausse des demandeurs d’asile
La préfecture n’élude pas non plus un autre facteur. “Cette situation est également due à la hausse du nombre de demandeurs d’asile. Nous avons traité 292 dossiers en 2010, nous en aurons certainement traité 400 en 2011, d’ici à la fin décembre”.
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