Si son avenir est pour l'heure incertain, le capitaine Noah n'a pas boudé son plaisir de guider pour la troisième fois les Bleus vers le Saladier d'argent dimanche à Villeneuve-d'Ascq. "J'ai envie de revivre des moments comme ça", a-t-il assuré au Stade Pierre-Mauroy avant de poursuivre les festivités jusqu'au bout de la nuit dans une discothèque lilloise.
Seize ans sans Saladier d'argent, "c'est dur". Alors l'icône du tennis français, 57 ans, voulait savourer avant de se projeter et de "débriefer avec les gars", comme à chaque fin de saison. L'année passée, celle de son retour sur la chaise, il avait déjà entretenu le suspense avant de prolonger.
L'atmosphère était moins apaisée qu'aujourd'hui. Les Bleus venaient de rentrer de Zadar la tête basse après une défaite en demi-finale contre la Croatie de Marin Cilic. Plus que la défaite, c'est le forfait sur blessure de Gaël Monfils qui avait nourri la controverse.
Rappelé tel un messie pour sauver le tennis français en perdition, Noah échouait dans sa mission de souder une génération aux codes différents de celle des Henri Leconte et Guy Forget. Noah s'est aperçu au fur et à mesure que la tâche était plus ardue que prévu.
On l'a vu blasé, voire résigné quand il regrettait de ne pas être en capacité d'obliger les joueurs à honorer les sélections. En 2017, Noah a réussi à rassembler quasiment tout le groupe France, à l'exception de Gaël Monfils, seul absent sur la photo de famille dimanche.
Le Parisien, ralenti par des blessures cette année, n'a pas joué une seule rencontre de la campagne. Entre les forfaits en pagaille de ses adversaires (Nishikori, Murray, Djokovic) et les autres stars (Federer, Nadal) qui boudent cette compétition plus que centenaire, les Bleus avaient hérité d'un boulevard jusqu'à la finale, où la Belgique, emmenée par un valeureux David Goffin, a été la seule à lui poser des problèmes.
On retiendra que Jo-Wilfried Tsonga, dominé par le récent finaliste du Masters, n'a toujours pas battu un joueur mieux classé que lui en Coupe Davis. Mais on retiendra aussi que le succès français reposait sur son collectif. Chaque joueur a ainsi ramené un point en finale.
Bonne étoile
La densité du tennis français, doté encore aujourd'hui de sept joueurs parmi les 60 meilleurs mondiaux, a souvent été considérée comme une chance sans gage de réussite cependant.
Les Bleus ont été finalement récompensés de leur persévérance, aidés aussi par la bonne étoile de Noah. Les chiffres parlent pour lui. Il n'a perdu aucune finale sur la chaise de capitaine, en Coupe Davis (1991, 1996, 2017) et en Fed Cup (1997). L'équipe féminine, dont il a repris les commandes cette année, sans résultat probant (élimination d'entrée) et des polémiques (impasse de Caroline Garcia), pèsera peut-être dans sa réflexion pour la Coupe Davis.
"Même après quinze ans, je n'ai toujours pas le décodeur. Mais je sens qu'il y a de fortes chances pour qu'il continue", a affirmé au JDD sa compagne Isabelle Camus, avec laquelle il compte poursuivre un tour du monde en bateau. Si Noah renouvelait les escales en France, sur quel groupe s'appuierait-il? Tsonga reste le N.1, a-t-il assuré dimanche.
Mais l'intéressé, lauréat à 32 ans du grand titre qui lui manquait, aura-t-il envie de continuer? La question est valable aussi pour Gasquet, 31 ans. Réponses d'ici le premier tour de la campagne 2018, du 2 au 4 février 2018 à Albertville contre les Pays-Bas.
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