Le submersible étant conçu pour ne pas être remarqué, "la détection d'un sous-marin est un processus très difficile, de nombreux facteurs entrent en jeu, climatiques aussi", confie Adam Slavinsky, un pilote d'un avion P8 de l'US Navy, au retour d'une mission au-dessus de l'Atlantique.
"Nous n'avons pas de date butoir, nous voulons continuer d'aider autant que nous le pourrons, et nous voulons rester ici aussi longtemps que nous pourrons contribuer aux recherches", a-t-il ajouté.
Depuis la base militaire argentine de Bahia Blanca, deux avions P8 de l'US Navy décollent trois fois par jour. Trois équipages par appareil se relaient pour que chaque avion puisse opérer 24 heures sur 24.
Equipés de radars et de scanners, ils larguent des bouées équipées de capteurs sensibles pour tenter de détecter en profondeur le submersible, a constaté un journaliste de l'AFP-TV qui a pris part à une mission.
Indice
A bord de l'avion, des militaires américains scrutent des écrans de contrôle à l'affut d'un indice qui pourrait les mettre sur la piste du San Juan.
Les fonds son "très irréguliers, avec des failles", note Carlos Zavalla, un ancien commandant du sous-marin.
Au total, 15 pays participent aux recherches, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Russie, la France, le Brésil ou l'Uruguay.
Le San Juan a cessé de communiquer avec sa base le mercredi 15 novembre à 07h30.
Trois heures plus tard ce jour-là, une explosion sous-marine a été enregistrée à proximité de la dernière position donnée par le San Juan.
Le lien de cause à effet n'a pas été établi officiellement, mais c'est probablement cette explosion qui a envoyé par le fond le submersible argentin, joyau de l'armée du pays sud-américain.
"Les recherches vont prendre du temps", avertit l'expert en questions militaires Rosendo Fraga.
"Il n'y a pas d'antécédent dans l'histoire d'un déploiement de cette ampleur. Les Etats-Unis et la Russie sont les pays les plus développés dans le domaine, héritage de la Guerre froide", fait remarquer l'ingénieur naval Horacio Tettamanti, un des principaux experts argentins.
D'abord une zone de 500.000 km2, presque de la taille de la France, largement réduite après la révélation d'une explosion perçue dans le périmètre d'action du sous-marin, autour de la position estimée de l'explosion, à 400 km des côtes argentines.
A cet endroit les fonds océaniques vont de 300 à 1.000 mètres.
La Marine a perdu tout contact avec le San Juan alors qu'il avait mis le cap vers la base navale de Mar del Plata, son port d'attache.
Après un exercice militaire au sud du continent américain, il naviguait vers sa base tout en assurant une mission de surveillance de la zone de pêche de l'Argentine.
trois miraculés
"Aujourd'hui, dit Horacio Tettamanti, on dispose de la technologie suffisante pour retrouver un sous-marin au fond".
Pour lui, il ne fait aucun doute que le submersible est entier. L'explosion peut avoir endommagé l'intérieur, mais pas la structure "extrêmement résistante".
Depuis le port de Comodoro Rivadavia, un navire avec à son bord un véhicule sous-marin de secours a appareillé dimanche pour la zone des recherches, selon une journaliste de l'AFP sur place. Ce véhicule pourra être envoyé au fond pour remonter les membres d'équipage, une fois le San Juan localisé.
Trois sous-mariniers ont miraculeusement échappé à la tragédie. L'un a dû se rendre au chevet de sa mère, malade, a obtenu une permission et a quitté le San Juan à Ushuaïa. Un autre a dû quitter le San Juan au même endroit pour se rendre au Pérou pour une mission de travail. Un troisième avait été exempté de mission au dernier moment pour effectuer des démarches administratives.
En crise de financement après les années fastes de la dictature (1976-1983) l'armée argentine est sous-équipée et la perte du San Juan porte un coup à la capacité opérationnelle de sa Marine. D'autant que le San Juan était le fleuron de l'armée argentine dont les équipements sont généralement obsolètes.
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