Le beau-père de l'adolescente avait emmené de force l'enseignant au commissariat le 5 novembre après avoir appris leur histoire, présentée comme une "relation amoureuse" par la jeune fille, avait indiqué mi-novembre à l'AFP le procureur de Fontainebleau Guillaume Lescaux.
L'enseignant comparaîtra lundi pour corruption de mineur de moins de 15 ans et atteinte sexuelle sur mineur de moins de 15 ans par personne abusant de l'autorité que lui confèrent ses fonctions.
Le beau-père sera jugé ultérieurement pour violences et séquestration envers l'enseignant.
Selon le Parisien qui avait révélé l'affaire, le professeur et l'élève se seraient rapprochés en février dernier, en dialoguant via le réseau social Instagram, et auraient entamé une relation en juin. La collégienne avait été dans sa classe l'année dernière.
"C'est une enfant, une fleur bleue, elle croit au grand amour, il le sait en tant que professeur, il s'est servi de ça pour séduire ma fille", a déclaré à l'AFP la mère de l'adolescente. "Pour moi c'est un prédateur sexuel", a-t-elle ajouté, se disant "très déçue" que l'enquête n'ait pas été approfondie.
L'avocate de l'adolescente, Me Margaux Mazier, a dit regretter que l'affaire ait été "bouclée en 48 heures". "Il n'y a pas eu d'investigation pour savoir si des adultes du collège connaissaient cette situation sans en informer les autorités compétentes, ce qui semble être le cas", a-t-elle notamment pointé.
Pour l'avocate, "on a considéré qu'il s'agissait d'une simple histoire d'amour" alors que, selon elle, "il la suivait dans la rue, dormait devant chez elle".
La partie civile demande un supplément d'information, ce qui pourrait conduire au renvoi de l'audience.
Sollicité par l'AFP, le défenseur de l'enseignant n'a pas donné suite.
"Même quand il y a consentement, un adulte ne peut pas avoir de relations sexuelles avec un mineur de moins de 15 ans. Et, quand on est en position d'autorité, le consentement n'est possible qu'à partir de 18 ans", avait souligné mi-novembre le procureur.
Selon la loi, l'atteinte sexuelle, qui recouvre tout acte sexuel entre un adulte et un mineur, est passible de 5 ans d'emprisonnement lorsqu'elle est commise sur un mineur de moins de 15 ans, une peine pouvant être aggravée lorsque les faits impliquent un adulte ayant autorité comme un parent ou un enseignant.
La question de l'âge de consentement minimum à un acte sexuel, inexistant en France contrairement à d'autres pays européens, doit par ailleurs être débattue au parlement l'an prochain.
Lors de la présentation samedi d'un "plan contre les violences sexistes et sexuelles", Emmanuel Macron a plaidé pour fixer cet âge à 15 ans.
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