Plus de deux millions de personnes ont voté, ce qui représente une participation d'environ 65%, malgré des conditions pas toujours faciles pour atteindre les bureaux de vote dans ce pays montagneux.
De nombreux électeurs ont fait des heures de marche pour arriver au bureau le plus proche de chez eux, tandis que dans l'ouest du pays beaucoup ont dû braver la neige et des températures en-dessous de zéro.
Dans cette région, dans le district de Baitidi, le reporter de l'AFP a vu une femme de 114 ans qui s'était déplacée pour venir voter.
Ces élections pour les assemblées nationale et provinciales se déroulent en deux temps et sont les premières du genre sous la Constitution de 2015. Issue de longues années de négociations depuis la fin du conflit en 2006, la charte fondamentale a institué un État démocratique à structure fédérale.
La nation enclavée a été déchirée entre 1996 et 2006 par une décennie d'insurrection maoïste, qui a coûté la vie à 17.000 personnes et abouti à la chute de la monarchie.
Mais la transition démocratique a été chaotique, marquée par une grande instabilité gouvernementale. Au cours des 11 dernières années, le Népal a ainsi connu dix changements de Premier ministre.
Le vote se déroule en deux phases: après le nord du pays dimanche, où 3,2 millions d'électeurs étaient invités à voter, les Népalais du Sud se rendront aux urnes le 7 décembre.
A Balephi, petite ville du district de Sindhupalchowk (nord), une fois le vote terminé à 17h00 (11h15 GMT), les responsables ont scellé les urnes en plastique et les ont chargées dans un camion pour être transportée dans la capitale.
Elles y seront conservées scellées jusqu'au 7 décembre. Ce n'est qu'à l'issue de la seconde phase du scrutin que toutes les urnes seront ouvertes et les suffrages décomptés. Les résultats seront connus quelques jours plus tard.
A Chautara, localité à l'est de Katmandou, les bureaux de vote ne chômaient toujours pas dimanche après-midi, avec des files d'attente d'électeurs qui attendaient de pouvoir voter sous un soleil radieux.
"Nous espérons après ces élections un gouvernement stable qui pourra mettre en oeuvre des programmes à long terme", déclarait Ram Krishna Dangal en attendant de pouvoir voter.
La Constitution de 2015 vise à transférer certaines compétences du gouvernement central au profit de sept provinces nouvellement créées.
Elle veut empêcher des partis marginaux de faire leur entrée aux différentes assemblées et rendre plus difficile de renverser le Premier ministre. L'objectif est que le prochain gouvernement puisse pour la première fois aller jusqu'au terme de son mandat de cinq ans.
Trois partis dominants
Les opérations de vote ont été provisoirement suspendues dans trois bureaux. Un engin explosif a été découvert dans l'un d'eux. Dans les deux autres, de l'acide avait été versé sur des urnes, selon les autorités locales qui n'ont pas fait état de blessés.
Des violences sporadiques se sont produites en amont des élections, pour la plupart imputées à une faction dissidente du Parti maoïste. Elles ont fait des dizaines de blessés.
Au cours des 11 dernières années, l'instabilité politique a fait le lit de la corruption, minant la croissance économique.
Le Népal, pays de 29 millions d'habitants frappé par un séisme meurtrier en 2015, a l'un des plus bas taux de croissance d'Asie du Sud.
Les analystes estiment toutefois que le changement pourrait être limité car les trois partis qui dominent la scène politique depuis la fin du conflit devraient remporter le gros des sièges, tant au niveau national que provincial.
Le parti maoïste formé par d'anciens guérilleros a passé un accord avec les communistes du CNP-UML, créant un mastodonte électoral difficile à battre.
Actuellement aux commandes, le Congrès népalais, parti centriste, s'est acharné, lui, à former des alliances avec des formations plus petites pour essayer de se maintenir au pouvoir.
Les deux camps ont fait campagne autour de promesses de croissance économique élevée, une nécessité dans un pays où les subsides envoyés au pays par les 400.000 travailleurs à l'étranger, principalement employés dans des chantiers de construction dans le Golfe et en Malaisie, comptent pour plus d'un tiers du PIB.
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