Question: En quoi le discours d'Emmanuel Macron peut-il faire avancer la cause des femmes en France ?
Réponse: "Il y aura un avant et un après. Trop longtemps, on a toléré des choses, on a laissé les femmes dans le brouillard, l'ambiguïté. J'espère que dans une génération, on aura réussi à agir contre les violences sexistes et sexuelles, que les chiffres auront bougé et que la norme sera de ne pas agresser les femmes dans la rue. Aujourd'hui c'est un tournant car c'est la première fois qu'un président de la République fait quelque chose à l'Elysée un 25 novembre, qu'il lance une grande cause quinquennale pour l'égalité femmes-hommes et qu'il consacre un discours entier à ce sujet. Personne ne peut plus ignorer l'ampleur des violences vécues par les femmes, elles en ont parlé pour être écoutées et qu'on leur réponde."
Q: Les associations s'inquiètent des moyens alloués. Seront-ils suffisants pour financer la "grande cause" ?
R: "Il y a une augmentation du budget, le président l'a indiqué. On arrive à plus de 400 millions d'euros en politique transversale pour l'année 2018 et on atteint 30 millions pour l'année sur le programme 137 (dédié à l'égalité entre les femmes et les hommes, ndlr). Il faut arrêter et être lucide, toutes les mesures que le président a annoncées seront financées en interministériel: les unités de santé dans les hôpitaux, la prise en charge du psychotraumatisme par la sécurité sociale... C'est une revendication féministe de longue date qui va coûter très cher. Il y a un budget énorme qui est mis derrière. Je ne vais pas répondre aux commentaires des unes et des autres qui voulaient ceci ou cela. Il y a un décalage incroyable entre les mesures annoncées et ce qui peut être repris sur les réseaux sociaux par 20 personnes anti-Macron, qui sont contre le gouvernement."
Q: La création d'un âge de consentement minimal à un acte sexuel a fait débat récemment après des décisions judiciaires. Comment interprétez-vous l'engagement du président pour un seuil à 15 ans ?
R: "Ses propos étaient très clairs. Cela sera soumis à un débat parlementaire. Le président tient à la liberté d'appréciation des juges, mais cette liberté se fonde sur des lois qui sont faites par le gouvernement. J'ai toujours dit qu'à titre personnel j'étais pour un seuil de 15 ans. Quand j'interroge les parlementaires, tous ceux qui ont déposé des propositions de loi sur ce sujet sont pour le fixer à 15 ans. Le Haut conseil à l'Egalité recommandait 13 ans il y a plusieurs années, mais le sujet n'était pas encore dans le débat public. C'était une première pierre."
Propos recueillis par Mie KOHIYAMA
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